Tiens... Chat et neige, cela me rappelle une histoire vieille de quinze ans !...
Laissez-moi vous la conter :
Noiraud, c'est son nom, était un tout jeune chat de 8 ou 9 mois. Son premier hiver. Compagnon de jeu de mes filles (alors encore enfants), qu'il ne quittait pas d'une semelle malgré quelques désagréments temporaires et passagers mais jamais méchants. Parfois déguisé de façon incongrue, il déambulait fièrement tantôt en Noiraud-Barbie, tantôt en Noiraud-Casqué en Lego. Bref, ces petites misères étaient bien vite oubliées quand venait l'heure du quatre-heures partagé avec les deux filles. Un biscuit au chocolat ici, un bout de croissant par là et ronronnade avec le volume à fond...
Mais Noiraud avait aussi son indépendance et ses lubies. Un de ses jeux favoris était de miauler devant la porte du jardin. Dès que l'on s'empressait de lui ouvrir la porte, monsieur tournait les talons en riant sous cape. Le jeu ne faisait que commencer, car sitôt la porte repoussée (en général avec une remarque acide et virulente du préposé à la porte, remarque injurieuse que la bienséance m'interdit de rapporter ici), le Noiraud s'empressait de se faufiler à toute allure par la mince ouverture que la porte faisait encore, juste avant de se refermer...
Or ce matin-là, une abondante neige fine et légère engluait tout le jardin sous une forte épaisseur. Noiraud nous joue pour la 721ème fois sa comédie habituelle, mais cette fois-ci, j'étais désigné par la gente féminine de la maisonnée comme le préposé en faction à la porte. Miaou !... Re-miaou !... J'ouvre à peine, et je referme doucement la porte. Suffisant pour Noiraud qui bondit par l'entrebâillement.
Schloufff...
Sous les rires à gorges déployées, notre Noiraud-tout-blanc-de-neige rentre bien vite avec un feulement de Tigre du Tibet à vous glacer l'échine...
Curieusement, ce fut précisément la date où son petit jeu cessa brusquement. Pourquoi ?