A dire vrai, ce n'est pas mon point de vue. Je n'ai pas fait d'expérimentations à ce niveau, j'admets simplement comme juste le point de vue de personnes nettement plus qualifiées que moi. Lorsque j'ai commencé l'aquario, et comme je suis plutôt du genre geek perfectionniste, j'ai dès le premier bac débuté avec 300L, CO2, HQI, gros filtre externe, bref, gros bac high tech pour un débutant, après des semaines de lectures assidues. Et il y a 15 ans déjà, le pH-mètre était déconseillé, quoique nettement plus confidentiel qu'aujourd'hui. C'est ce qui m'avait retenu de m'équiper d'un tel appareil à l'époque, et pourtant le gros geek technophile que je suis ne pouvait s'empêcher de baver devant le côté très technologique d'une injection régulée. Je m'étais fait violence. Pour tout dire, vu que j'ai un projet de bac qui murit, je me suis réintéressé au sujet depuis le début de cette année, toujours attiré par la technologie de la méthode. Et re-violence pour me dire que non, ce n'est pas bien. Je suis incorrigible.
Pas d'expérimentations donc ; j'ai par contre observé les conséquences de l'ajout d'un pH-mètre dans des bacs plantés en fonctionnement stable. Et pour l'heure, 100% des bacs que j'ai vu ou dont j'ai discuté dotés d'un pH-mètre ont des problèmes de filamenteuse, le plus souvent passagers mais récurrents. Dans mes bacs à injection régulière, je n'ai jamais eu de filamenteuses une fois le bac cyclé. Le bac de ma fille, pas de CO2, hop, j'ai de la filamenteuse. J'ai également vu un exemple du cas inverse. Dans un magasin de ma région, un beau bac planté en fonctionnement depuis quelques années. Avec de la filamenteuse. Depuis quelques mois, plus de filamenteuse. Je me suis aperçu il y a quelques semaines que le pH-mètre était éteint. Un beau pH-mètre JBL qui brillait en bleu. Toujours accroché sur le côté du bac, mais inutilisé.
Assez récemment j'ai lu un argument formulé d'une façon qui m'a marqué plus que d'ordinaire. C'est assez facile de trouver des articles de référence (écrits par des personnes renommées et connues pour leurs qualifications) décrivant les multiples sources de variation du pH d'un bac, hors dureté / CO2. Mais l'argument était comme suit. Le CO2 est l'aliment premier des plantes, plus important que la lumière, et considérablement plus important que les macro nutriments, sans parler des micro nutriments. Réguler son apport selon la consommation des plantes fait sens. Si c'était mesurable. L'utilisation d'un pH-mètre ne régule pas le CO2, un pH-mètre régule le pH grâce au CO2. Le CO2 n'est pas utilisé comme aliment premier, il est utilisé comme outil de stabilisation du pH. Les articles de référence décrivent assez bien les sources de fluctuation du pH, et appuient cette vision de l'utilisation du CO2 comme régulateur de pH. Utiliser ce qu'il y a de plus important pour les plantes pour réguler ce qu'il y a de moins important pour les plantes, c'est toute la contradiction de cette méthode de régulation.
L'eau de mer, je ne saurais dire. Mais la grande majorité des sources de variation de pH de l'eau douce ne sont pas présentes en eau de mer : pas de CO2, peu ou pas de changements d'eau, pas de fertilisation des plantes, pas de sources d'acides humiques ou tanniques... Donc j'imagine sans peine que le pH est beaucoup plus stable en eau de mer, et donc indicateur de... je ne sais pas quoi. D'une source de variation de pH spécifique à l'eau de mer et je suppose importante. :)