Je suis loin d'être d'accord avec toi sur de nombreux points, principalement parce que tu tapes sur les boucs émissaires habituels (industrie, agroalimentaire) en dédouanant finalement le particulier. Et pourtant j'ai plutôt la fibre écolo. Simplement, l'industrie chimique grand bouc émissaire, je vis au quotidien dedans et je vois la réalité : les efforts sont réels (et pas que sous la contrainte, contrairement à ce que tu penses, mais il y a bien sur une dimension économique à prendre en compte, même si beaucoup d'actions écolos permettent finalement de gagner de l'argent ou du moins de couvrir les couts engendrés) mais tout n'est pas encore rose, mais tout ne peut pas se faire du jour au lendemain. Il ne faut pas oublier aussi que la toxicité chronique des produits on la découvre depuis peu finalement ( une vingtaine d'année pour la plupart des produits) et que les solutions de substitution sont longues à mettre en place (il faut développer le nouveau produit, mettre au point sa fabrication, ...)
Je suis désolé ton discours ne tient pas, ce ne sont pas les industriels qui sont seuls responsables ! Le consommateur ne fait aucun effort, le coté écologique ne rentre pas en ligne de considération lorsqu'il consomme pour la plupart des gens. Les industriels, les agriculteurs, ont fait et font de réels effort et la réduction de leur pollution est significative ( dans l'industrie on a souvent réduit de plus de 90% les émission par rapport à 25 ans en arrière), du coté des particuliers, pas grand chose.
Un exemple ? L'éclairage.
Les ampoules à filament existe depuis presque un siècle. Ce ne sont pas de méchants industriels hypocrites qui l'ont lancées, c'était juste la seule solution disponible à l'époque.
Dans les années 60-70, les tubes fluorescents se sont démocratisés, mais pas chez le particulier, seulement dans l'industrie et les bureaux !
Pourtant l'offre était bien là ! Et les industries et bureaux ce sont vite converti aux ballast électronique ettubes T5, pour le particulier c'est le néant ou presque.
Par contre les particuliers ce sont rués sur les ampoules halogènes ( certes avec un rendement 50% meilleur que l'ampoule classique à filament mais loin derrière le tube fluo). Qui n'a pas eu dans son salon une halogène sur pied ?
A la fin des années 80, les fluocompacts sont apparues. Ce sont elles imposées chez le particulier ? Bien difficilement ! Il faut en arriver à interdire les lampes à filament pour que les gens s'y convertissent (c'est presque regrettable car ces ampoules à filament ont leur utilité, si je prends par exemple ma cave où j'allume l'ampoule 2 minutes 3 fois par semaine, les autres solutions ont bien peu d'intérêt écologique mais je devrais renoncer à ma vieille ampoule - je m'en fous j'ai fait un stock

)
Et les HQI ? En trouve t-on chez le particulier ? Pas un seul ! Et pourtant dans les magasins et l'industrie ils se sont largement imposés pour les fortes puissances. Ne serait-ce pas une parfaite solution pour remplacer les spots halogènes qui éclairent l'entrée du garage ?
Regardons du coté de l'aquario de ce coté là. Si ceux qui ont besoin de grandes puissances (bacs plantés, récifal) ce sont converti à des sources puissantes et économes (fluos sur ballast électronique, HQI) la majorité restent sur du T8 branché sur ballast ferromagnétiques. Pourtant un simple ballast électronique permet de faire de belles économies d'électricité ( de l'ordre de 15 à 20%), double (au moins) la durée de vie des tubes ce qui permet d'économiser également. Au final c'est amorti en 2 à 5 ans, après c'est tout bénef, ça permet de réduire la consommation électrique et la pollution (moins de tubes = moins de mercure par exemple).
Dans tous ces exemples, le problème ce n'est pas la logique de production industrielle, c'est les consommateurs ! Les industriels ont fait évoluer leur produit et les ont mis sur le marché pour remplacer des technologies vieillissantes et n'ont pas trouvé de marché. Pourtant il s'agissait de solution moins couteuses sur le long terme et moins polluantes.
Elles n'ont trouvé un marché que chez les professionnels (industrie, bureau, magasin). Et pourtant sans contraintes, le simple fait de réduire la facture sur le long terme suffisait à ce que ces technologies soient adoptées.
Des exemples comme ça il y en a des dizaines !
Notamment pour ça :
CitationPour prendre une image, ça ressemble un peu à ce qui se passe dans l'industrie automobile : d'un côté, on produit des voitures capables de rouler à plus de 200 km/h. De l'autre, on dit aux gens de ne pas dépasser le 130.
La réalité c'est que les constructeurs proposent des voitures qui atteignent 160 km/h (il ne faut pas oublier qu'il y a des endroits en Europe où on peut rouler à 150km/h) et d'autres qui atteignent 220 km/h. Ce qui se vend n'est pas forcément la première catégorie, mais il y a, il me semble une bonne part de responsabilité de l'acheteur également dans ces conditions.
Si les particuliers avait fait les mêmes efforts que les industriels, nous serions tous équipés chez nous d'une VMC double flux, de double voire de triple vitrage, d'un chauffe eau solaire, d'une chaudière ou de radiateurs électriques récents et performants, nous aurions revu toute l'isolation de nos maisons, nos équipements électroménager serait tous changer pour des produits de classe énergétiques A...
Et nous serions en train de réviser notre circuit d'eau pour récupérer la chaleur à la sortie de la douche pour réchauffer l'eau avant le ballon d'eau chaude, nous installerions un système de récupération de l'eau de pluie, ...
Nous en sommes loin je crois !
Personnellement, j'ai bonne conscience (en dehors du gros truc en verre rempli d'eau au milieu du salon qui est un truc totalement antiécologique) et plutôt que de m'insurger contre les méchants industriels, j'agis et j'estime ne pas avoir de leçons à recevoir:
- Ma maison est correctement isolée (mais je prévois encore deux ou trois petites améliorations dans les années à venir) avec un chauffage performant (je l'ai changé récemment). Mes appareils ménagers sont récents et performants (classe A en général sauf si ça n'existe pas). Les ampoules éco sont présentes dans toutes les pièces de vie où la lumière reste allumée plus de 5 min (cuisine, salon - mais là l'aquarium fait l'essentiel

). Pour le chauffe eau solaire c'est interdit (centre ville classé) donc je me fais une raison. Pour la VMC double flux c'est malheureusement trop difficile à mettre en oeuvre vu la configuration de la maison (trois étages)
- Coté alimentation, je vais à pied au marché acheter des légumes produits localement par agriculture raisonnée et j'achète des produits de saison. Ma consommation de viande (on oublie que cela a un impact énorme) a été réduite (et c'est bon pour le pouvoir d'achat

)
- Coté voiture, j'ai une hybride, il n'y a donc pas mieux pour l'instant sur le marché niveau pollution, et une petite citadine récente pas trop polluante.
Globalement, quand je fais un achat je me pose la question : y'a t-il quelquechose de plus écologique (ou issu du commerce équitable) en restant dans un budget raisonnable - c'est à dire avec un surcout ne dépassant pas 5 à 10% ?
Pour ceux qui veulent agir, pas mal d'infos et d'idées sur
http://www.defipourlaterre.org/Pour terminer ce que je te reproche c'est de balancer des informations mal rédigées (comme tout ce que font les journalistes actuellement, c'est à dire que l'information n'est pas vérifiée, documentée, argumentée ...), aux sources pas toujours objectives - qu'elles proviennent du méchant industriel ou de la gentille association éclogique - (voire douteuses quand c'est tiré de forum où tout le monde peut dire tout et n'importe quoi, comme ici d'ailleurs !)
Tu veux faire une critique réelle et constructive ? A partir de l'article que tu balances, va chercher les études qui sont citées, regarde si il y a des avis différents, relèvent les chiffres cités dans ces études et compare les aux données réelles...
Pour ton exemple sur le changement de sexe d'animaux, peux tu nous dire à partir de quel seuil cela se produit ? Qu'en est-il de la réalité dans nos eaux ? La tendance est elle à la hausse ou à la baisse (en clair faut il tirer la sonnette d'alarme ou la situation est elle en train de s'améliorer) ? Existe t-il des méthodes de substitution ou permettant de réduire les rejets ? Quel est leur cout ? Ont elles des effets néfastes possibles ?
Tu peux aussi par exemple appliquer ça à la récente info lancée sur le mercure à Jarrie (comment sont mesurés les chiffres balancés, de quel produit parle t-on, quels sont réellement les seuils en france (et pas ceux aux USA comme on retrouve dans les articles), les seuils de toxicité, les valeurs ailleurs que près de cette usine, les autres sources possibles de mercure, le volume émis par cette usine par rapport au volume total émis par ces autres sources, la position de l'industriel, pourquoi l'usine est près d'une école ou d'habitation - qui est venu en premier, en clair, et donc le méchant industriel est il seul responsable ou les pouvoirs publics sont ils responsable en ayant laissé construire au mauvais endroit) tu verras que la situation n'est pas toute rose mais pas aussi noire que celle présentée dans ces articles qui reposent sur le sensationnel, que l'usine a une part de responsabilité mais pas elle seule !
C'est un gros boulot ( que devrait faire nos journaliste) mais c'est la seule chose qui donne le droit de critiquer et de dénoncer.