[Killis] Tutoriel - Reproduction des Killis pondeurs sur tourbe (ex. de Fundulopanchax kribianus)

Démarré par Cyberfish, 18 09 08, 11:42 AM

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Cyberfish

Merci pour ce complément d'expérience. Ca permet d'avoir un petit tuyau supplémentaire.

geopanchax

Pour kribianus,qui est un pondeur sur sol,tu peux mettre moins de tourbe(1 petit centimêtre).Cela te fera moins de substrat à fouiller pour trouver les oeufs.
Pour les Notho,je procède en mettant juste un peu de tourbe au fond du bac,ça ne couvre pas tout le fond,et pour récolter je siphone le tout.Il me suffit de remettre de la tourbe aprés recolte.On peut substituer de la fibre de coco à la tourbe pour les éspèces non fouisseuse;c 'est plus abrasif, donc j'évite pour les éspèces qui plongent profondement pour pondre comme les Austrolebias ou les Simpsonichthys.

Cyberfish

C'est difficile à dire. Ca peut être ça ou alors tu l'as trop engraissé.
Une chose est sûr avec ce genre d'espèce : elle est toujours prête à pondre à des degrés plus ou moins grands.
Donc si elle est avec un mâle et pour peu qu'elle rencontre un support convenable, il est certains qu'elle ira pondre.
Maintenant avec les Baissa, la meilleure technique, pour moi, est le mop de laine.

diaspore

bonjour,
j'ai une femelle fundulo baissa qui a un gros ventre. Est-ce le signe qu'elle est prête à pondre?
Merci

ElTofi

Est-ce que l'on sait en tirer une règle exprimée en degré-jour ? par exemple, pour le frai de la truite fario, l'éclosion est planifiée à l'heure près, sachant qu'il leur faut 410 degrés-jours.

CitationLes oeufs y resteront le temps nécessaire à leur éclosion. Si ce temps n'est pas facilement maîtrisable en milieu naturel, il est parfaitement connu en milieu artificiel. La durée d'incubation en milieu contrôlé se compte en degré-jour. Il faut en effet 410 ° jour pour obtenir l'éclosion. Ceci signifie que dans une eau à 6.5 °C, il faut exactement 63 jours pour voir des alevins éclore. C'est la durée standardisée pour un développement optimal en milieu artificiel, contre 45 à 90 jours en milieu naturel.


Exteval

Citation de: Ldo le 19 09 08, 09:05 AM
3 mois ça va encore comparé aux 7 à 10 mois du nothobranchius rachovii ...  :fou:


Ha... C'est plus complexe que ça la duré d'incubation car la température entre en ligne de compte.
Les Rachovii par exemple :
A 21/23°, en effet il faut compter 7 à 10 mois d'incubation. Mais à 18/20° on pourra attendre plus d'un an après les alevins !
En revanche, à 28°, les oeufs sont prêt à éclore en deux mois et demi à trois mois :roll:

yoyo

génial ce topic, particulièrement pour un néophyte en killis comme moi
top

Ldo

3 mois ça va encore comparé aux 7 à 10 mois du nothobranchius rachovii ...  :fou:

bravo cyberfish, vraiment très instructif comme topic
tout comme l'autre :)

Cyberfish

C'est pour ça que l'on note la date de ponte sur la boite (et que je la garde bien en évidence). Et comme ce sont mes chouchoux, je ne risque pas de les oublier.

Matien

 :ooo: :ooo: 3 mois d'attente!!!!! :ooo: :ooo:

Je risquerais de les oublier....

Beau reportage en tout cas!

@+
matien

Cyberfish

Effectivement, il manque des photos.
Pour l'éclosion, ça risque d'être dur à prendre car les oeufs sont dans la tourbe (et maintenant il faut attendre 3 mois). Les alevins viendront d'ici décembre et l'évolution aussi.
Sinon, pour des trucs pris sur le vif (accouplement, nourrissage...) je n'ai pas eu la possibilité d'en faire ou je ne vois pas trop comment faire (le nourrissage des alevins ne risque pas de présenter grand chose).
En attendant, voici quelques photos issues de ma précédente repro. On y voit les jeunes après presque 6 mois de croissance.






ElTofi

pas mal du tout, pour le néophyte total que je suis en Killies... mais il me manque plein de photos à moi  :-( l'éclosion, les premiers nourrissages, l'évolution des alevins durant les premières semaines, mois...) enfin tout ça quoi... bon début... mais je suis presque frustré du manque d'images...

ElTofi-exigeant  :roll:

Cyberfish

Ce poisson a pour habitude de pondre ses œufs dans la tourbe.



Une autre technique apporte alors peu de résultat.
Aussi, voici une série de détails et d'explications présentant les techniques à mettre en œuvre pour mener à bien sa reproduction. Ils pourront ensuite être extrapolés et utilisés pour la reproduction d'autres espèces proches ou, en tout cas, susceptibles de pondre dans les mêmes conditions.

Ainsi, il s'agit d'abord de préparer le matériel nécessaire à cette reproduction.
Personnellement, j'utilise avant tout un bac d'un petit volume. Pour l'instant, ce choix est lié à un manque de place et de moyens et l'utilisation d'un bac un peu plus grand serait probablement mieux venue.

J'utilise également de la simple tourbe blonde, sachant que si vous disposez de tourbe fibreuse, elle sera probablement encore mieux appréciée de vos poissons.



Attention toute fois à bien vous procurer de la tourbe végétale sans adjonction d'engrais ou de tout autre élément.

Personnellement, je choisi toujours de la bouillir avant l'emploi. Cela élimine déjà une partie de l'excédent de tanins. Cela permet également de limiter les risques de moisissures.



Cette tourbe est donc placée dans le bac de reproduction et j'ajoute l'eau en faisant attention de ne pas dépasser un KH de 4 ou 5° (en degrés Allemands). Pour cela j'utilise de l'eau de conduite coupée par de l'eau osmosée (ici les proportions dépendent donc de la dureté de votre propre eau de conduite).



Viennent ensuite les poissons. Je choisis donc un couple dont je commence par isoler la femelle dans le bac de reproduction.



Cela permet alors stimuler la femelle en la nourrissant essentiellement de vers de vase et d'artémias congelés. Bien entendu, l'utilisation de nourritures vivantes est encore mieux.
Cet isolement est alors planifié sur quelques jours seulement afin de lui donner un peu d'embonpoint.



Ainsi, je préfère planifier ce genre de reproduction dès le début de la semaine. De cette manière, le mâle rejoindra sa femelle le vendredi soir afin d'espérer des accouplements pendant le week-end. Cela permet donc d'avoir un meilleur suivit de cette reproduction.

Puis, après 2 ou 3 jours ensemble, avec ou sans observation d'accouplement, je choisis de retirer les adultes et d'assécher la tourbe.
Pour cela, il suffit de la presser afin d'en sortir l'excédent d'eau. La tourbe doit rester humide sans dégouliner.



Les œufs, translucides, peuvent alors être observés, mélangés à la tourbe (ce qui complique parfois l'observation) et l'incubation se fait hors d'eau pendant exactement 3 mois.







Personnellement, j'utilise un tupperware que je garde fermé tout au long du délai. Néanmoins, je surveille régulièrement afin de vérifier qu'il n'y a pas de problème de moisissure. C'est aussi l'occasion de vérifier si la tourbe est toujours humide et si les œufs se portent bien. Il est alors possible de voir l'évolution de ces œufs en surveillant l'apparition des yeux (petits points noirs) alors que les œufs non viables blanchissent et moisissent.
Une fois ce délai passé, il suffit de remettre la tourbe en eau pour voir, dès le lendemain, les alevins en nage libre. Personnellement, j'utilise encore un fois un petit bac sans filtration ni plante.

Dès cette étape, je commence à nourrir à partir de poudres micronisées. Bien entendu, l'emploi d'infusoires, de micro-vers... suivis rapidement de nauplies d'artémias est toujours mieux et facilite encore la croissance des jeunes. L'emploi de cyclops congelés est une bonne alternative s'il n'est pas possible de fournir du vivant.

Puis, au bout de plusieurs semaines à ce régime, les jeunes peuvent être nourris avec des artémias et des vers de vase congelés ce qui accélère encore leur croissance.

A ce stade, je préfère les placer dans un volume plus grand. J'utilise alors un bac équipé d'un petit filtre sur exhausteur (un filtre-boite qui permet aussi d'ajouter de la tourbe à la masse de filtration). Le bac est aussi équipé d'un thermo-plongeur pour éviter les risques de chute de température (plutôt pour me rassurer car bien souvent cet équipement ne s'allume même pas).
J'ajoute aussi quelques fruits d'aulnes afin de maintenir un pH un peu acide.

Cet équipement permet un meilleur entretien puisque l'on peut siphonner les déchets sans être gêné par la tourbe.

Une touffe de mousse de Java, de plantes flottantes (avec une préférence personnelle pour Pistia stratiotes) et des planorbes servent également à mieux équilibrer le bac. Ces derniers servent d'ailleurs à éliminer le surplus de nourriture et à éviter les pollutions.

Les changements d'eau débutent aussi avec, si possible, un rythme d'une fois par semaine. Personnellement je choisi de me limiter au siphonage des déchets et au remplacement de l'eau. J'ai d'ailleurs pu constater que les Killis semblent préférer une eau vieillie et un changement d'eau pas trop important. Le filtre à exhausteur permet aussi de ne pas avoir trop de remous.
Par ailleurs, j'essaye toujours d'ajouter quelques Anubias nana pour consommer les nitrates et phosphates. L'utilisation de plantes flottantes (chez moi Pistias stratiotes) est également la bienvenue autant pour fournir des cachettes aux alevins, que comme source d'infusoires et comme pompe à nitrates et phosphates.
Et l'éclairage ne doit pas non plus être trop fort.
Par contre, point important : il faut systématiquement prévoir un couvercle pour éviter les risques de fuites.

Voir, en images, le matériel nécessaire : http://forum.aquagora.fr/9/matriel-suffisant-pour-maintenir-(et-ventuellement-reproduire)-des-killis/0/

Ainsi, au bout de 3 à 4 mois, il commence à être possible de reconnaître certains mâles dont les caractères de colorations commencent à apparaître : coloration des nageoires et apparition de leurs liserés.
A ce stade, il s'agit de choisir entre isoler les poissons afin de composer progressivement les couples (ou trio) de reproduction ou tout simplement choisir de laisser tous les jeunes en groupe.
En effet, les mâles développent progressivement leur agressivité envers les autres mâles. Néanmoins, j'ai pu constater qu'en laissant ces jeunes en groupes assez important ils semblent moisn agressifs. Par contre, dès que les mâles sont séparés, leur remise en confrontation provoque souvent des affrontements.

La reconnaissance des femelles avec certitude se fait plus tardivement et ces poissons semblent déjà matures vers 6 mois.