[Killis] Tutoriel - Reproduction "artificielle" des Killis non annuels (ex. de Fp. nigerianus)

Démarré par Cyberfish, 18 09 08, 11:30 AM

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Cyberfish

Petite correction apporté à l'article : il ne s'agit finalement pas d'Aphyosemion walkeri mais de Fundulopanchax nigerianus, comme vu ici : http://forum.aquagora.fr/index.php?topic=8433.new#new
Bref, j'ai déjà changé le nom des poissons. Je corrigerai les références au walkeri sur les autres photos dès que j'aurai un peu de temps.
Désolé pour ces désagréments mais en tout cas, le dossier présentant la repro reste d'actualité.

Cyberfish

En fait, je dirais presque qu'il n'y a rien de plus simple (en dehors des guppies et de certains Cichlidés) et j'espère que ça transparait bien dans mes présentations.

yoyo


Cyberfish

Toujours !
Si ça ouvre des vocations, nos poissons préférés ne s'en portera que mieux.

yoyo

très instructif, plein d'image...  :up:

tu fait de la propagande pour la maintenance de killis?  :*ll*: :rire:


Cyberfish

La plupart des Killis peuvent être reproduits « artificiellement ».
Sous ce terme on entend alors une reproduction effectuée sur un support artificiel mimant la végétation dans laquelle les poissons ont l'habitude de pondre : un mop.



Voir le montage en photo : http://forum.aquagora.fr/9/fabriquer-un-mop/0/

Par ailleurs, dans cette démarche, les œufs seront récoltés par l'aquariophile pour les placer en retrait des parents qui continuent alors souvent à pondre.

Cet article est donc là pour illustrer ce genre de reproduction au travers d'un exemple particulier généralisable ensuite à d'autres espèces au comportement similaire : la reproduction de Fundulopanchax nigerianus.



Ainsi, pour ce genre d'espèce, la reproduction est relativement simplifiée.
En effet, un trio ou un couple est placé dans un bac spécifique. Un volume d'une vingtaine de litres suffit généralement mais ce volume est surtout à adapter à la taille et au comportement de l'espèce choisie.
Par ailleurs, il apparait que le choix d'une reproduction en couple soit souvent plus prolifique car il semble qu'il puisse y avoir une certaine concurrence entre les femelles qui consomment alors les œufs.

Aussi, l'équipement de ce bac peut être simplifié à l'extrême pour faciliter l'entretien. Néanmoins, il est toujours important de prévoir un couvercle car ces poissons sont connus pour leurs évasions.

Voir, en images, le matériel suffisant pour la maintenance de ces Killis : http://forum.aquagora.fr/9/matriel-suffisant-pour-maintenir-(et-ventuellement-reproduire)-des-killis/0/

Personnellement, je choisi alors d'équiper le bac d'un petit filtre sur exhausteur bien que j'ai déjà pu constater qu'il ne s'agit pas d'une obligation puisque, autant chez moi que chez d'autres éleveurs, ces poissons sont parfois maintenus dans des bacs sans filtration.
Néanmoins, l'utilisation de ce genre de matériel permet, d'une part, un meilleur équilibre tout en ne présentant pas trop de remous, et d'autre part, permet l'adjonction de tourbe sans l'avoir répartie dans tout le bac, gage d'un entretien encore facilité.

Par ailleurs, l'ajout d'une résistance peut se révéler judicieux bien que, là encore, ce ne soit pas obligatoire puisque ces poissons se portent parfaitement bien à température ambiante (au minimum environ 20°C).

Enfin, l'éclairage est inutile et doit de toute façon être limité à une source pas trop forte. Cet éclairage n'est, en effet, indispensable que pour le bon maintien de la végétation.

Aussi, personnellement, je préfère utiliser de la mousse de java (Vesicularia dubayana) et des Anubias nana qui se maintiennent bien avec un éclairage limité. La mousse de Java permettra d'ailleurs aussi aux femelles d'y trouver une cachette qui leur permette d'éviter les ardeurs du mâle. De plus, ces plantes me paraissent un bon support bactérien, utile dans le cas de bacs non filtrés.
Par ailleurs, j'ajoute aussi des plantes flottantes (avec une préférence pour Pistia stratiotes) qui apportent encore de l'ombrage, servent éventuellement de cachettes à des alevins qui seraient nés directement dans le bac (par exemple suite à des œufs laissés dans la mousse de Java) tout en leur apportant une source d'infusoires. Ces plantes, tout comme la mousse de Java, permettent également de mieux équilibrer le bac par la consommation des nitrates et phosphates.

Le décor est donc limité au strict nécessaire afin de faciliter le siphonage des déchets.
J'ajoute d'ailleurs quelques planorbes afin d'éviter les risques de moisissures liés à un éventuel surnourrissage.

Concernant l'entretien de ce bac, je le limite généralement à des changement peu régulier de l'eau puisqu'ils sont uniquement fait après le siphonage des déchets pour remplacer l'eau éliminée.
Les paramètres de l'eau seront alors obtenus, selon ceux de votre eau de conduite, en mélangeant celle-ci avec de l'eau osmosée afin d'obtenir une dureté limitée à 4 ou 5° de KH (en degrés Allemands). Il est alors possible d'ajouter des fruits d'aulne pour diminuer le pH (vers 6,6 – 6,8) sans avoir à remédier à la tourbe ou à l'adjonction de feuilles de chênes qui compliqueraient encore l'entretien du bac.

Concernant la reproduction à proprement parler, le couple (ou trio) devrait, à mon avis, être nourris richement (de préférence avec du vivant ou tout au moins avec des nourritures congelées) pour attiser la reproduction.
Les accouplements peuvent alors avoir lieu quelque soit la période (bien que l'on puisse être amené à constater des périodes de repos dans certains cas). Néanmoins, je n'aime pas trop maintenir mes poissons en reproduction permanente et je n'utilise donc le mop que lorsque je veux réellement initier un nouveau cycle. Il se peut alors que j'obtienne un peu de reproduction naturelle, c'est-à-dire des alevins survivants avec les adultes, mais c'est plutôt rare.

Aussi, en reproduction artificielle, je surveille régulièrement le mop pour y récolter les œufs. Il suffit alors de le presser afin d'en éliminer l'eau ce qui permet de mieux repérer les œufs translucides.



Ainsi, la récolte se fait à la main. Les œufs translucides doivent résister entre les doigts (il faut tout de même les manipuler avec attention) et sont transférés dans un récipient pour l'incubation. Les œufs qui « fondent » entre les doigts ainsi que les œufs blanchis sont éliminés car ils ne sont pas fécondés.

Pour l'incubation, différentes techniques existent. Dans cet exemple nous avons à faire à un poisson dont l'incubation n'a pas à se faire à sec.
Aussi, il est possible de placer les œufs quelques jours sur un support en tourbe humide. Cela aurait, semble t-il, l'avantage d'éviter la propagation des moisissures d'un œuf non embryonné aux œufs viables grâce à l'effet de la tourbe. Dans ce cas, les œufs sont surveillés pour repérer ceux qui sont viables et remis en eau après quelques jours.
Personnellement, je n'ai pas testé cette technique et je préfère plutôt l'incubation en eau.
Ainsi, il s'agit tout simplement de placer les œufs dans un récipient contenant de l'eau issu du bac des parents et donc aux mêmes paramètres.
L'utilisation d'un petit récipient en plastique alimentaire peut suffire et dans ce cas il suffit de le laisser flotter dans le bac des parents pour y maintenir une température suffisante.
Personnellement, j'ai pu constaté que cette technique provoque parfois, voire souvent, la pourriture des œufs, peut être à cause du confinement de l'eau.
Aussi, j'ai pu bricoler, à partir d'un tamis à artémias équipé d'un flotteur en polystyrène, une petite « nursery » qui laisse passer l'eau. Là le rendement est meilleur.





L'incubation, chez cette espèce, dure environ 2 semaines. Elle est surveillée et les alevins qui se développent sont facilement identifiables à leurs yeux : 2 gros points noirs.



Par contre, les œufs non fécondés doivent être retirés pour ne pas risquer de propagation des moisissures.



La récolte des oeufs, prolongée sur plusieurs jours, donne alors des alevins qui naissent jour après jour et donc des jeunes qui seront à différents stades de développement. C'est pourquoi, je préfère échelonner les reproductions selon les besoins pour ne pas avoir trop de mixité de tailles.

Parfois, l'éclosion est difficile et il semble que les jeunes n'arrivent pas à sortir correctement de leurs œufs.
Dans ce cas, j'utilise la fameuse « technique de la poche ».
Ainsi, il suffit de placer les œufs, juste à la fin de l'incubation, dans un petit tube qui ferme hermétiquement. Ce tube est ensuite placé dans l'une de vos poches.





Et là, miracle ! La plupart du temps, moins d'une journée suffit pour qu'au chaud et remués par vos mouvement, tous les alevins arrivent à terme.







Dès le premier jour l'alevin est en nage libre bien qu'il ne soit pas forcément très actif dans les premiers temps. Il ne dispose donc pas de sac vitellin lui permettant de continuer son développement et il faut prévoir le nourrissage immédiat.
Bien entendu, l'utilisation de nourritures vivantes (micro-vers, nauplies d'artémias...) est préconisée mais peut aisément être remplacée par l'utilisation de nourritures sèches sous forme de poudres micronisées.
A ce stade, 2 possibilités s'offrent : maintenir les alevins dans un bac nu ou les placer dans un bac un peu mieux aménagé. Dans les 2 cas, je ne conseille pas de laisser ces jeunes avec les œufs. Pour les transférer, j'utilise alors un petit montage d'aspiration bricolé à partir d'une seringue et d'un petit tube à air (qui évite en fait que l'alevin se retrouve prisonnier de la seringue au risque de se retrouver écrasé sous le piston).



Aussi, personnellement, je préfère l'utilisation d'un bac aménagé même s'il ne facilite pas l'observation des jeunes. Ainsi, il n'est pas possible de surveiller d'éventuelles pertes mais je trouve que les risques sont relativement minimes faces aux bénéfices retirés.

Le bac de grossissement est donc un petit récipient dans lequel je place de la mousse de Java et des plantes flottantes. Il n'y a ni chauffage, ni éclairage, ni filtration. Il est néanmoins possible de poser ce bac sur un autre aquarium pour profiter un peu de la chaleur dégagée par son éclairage. Je n'ai pas non plus de couvercle sur le bac utilisé dans les premiers stades de croissance car je n'ai jamais remarqué de fuite des alevins (contrairement aux juvéniles qui commencent déjà à se chamailler et à créer une hiérarchie).
Les plantes offrent alors un triple avantage : cachette, fourniture de nourriture sous forme d'infusoires et support bactérien pour un certains niveau de filtration (je n'ai jamais constaté de nitrites dans ce genre de bac).
Par ailleurs, j'ajoute aussi des planorbes qui consommeront le surplus de nourriture souvent lié à l'élevage des jeunes.

L'entretien de ce bac est limité au strict minimum : siphonage des déchets et remplacement de l'eau quand le bac est un peu trop chargé.
Attention, le siphonage (au petit tuyau à air) risque d'aspirer des alevins et il faut donc surveiller avant l'élimination de l'eau de siphonage.

Pour un bon développement, il s'agira de transférer progressivement ces alevins dans des volumes toujours plus grands et d'adapter la nourriture à leur taille.



Ainsi, la croissance est relativement rapide et au bout de quelques mois il est déjà possible d'identifier clairement les mâles (pour les femelles la certitude ne viendra qu'un peu plus tardivement).
L'espèce de cet exemple est alors capable de se reproduire dès quelques mois, même si les jeunes paraissent encore petits. L'espèce peut donc être considérée comme très prolifique et facile à élever.