Le Marché

Démarré par Mac Karium, 09 06 09, 18:57 PM

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Mac Karium

Si je comprend bien, le pb est que la finance s'est développée plus rapidement que la politique; la première s'étant mondialisée à tout va alors que la seconde reste encore tributaire des intérêts nationaux.

La solution serait donc une prise de conscience que nous vivons tous dans le même monde - qui du fait de l'accélération dont tu parles, rétrécit de jour en jour - et que les systèmes de sélection "naturels" n'ont plus le temps de se mettre en place.

Pas gagné...

En gros, c'est un peu comme un cancer : multiplication anarchique et trop rapide d'une catégorie de cellules qui finit par détruire son hôte.

Sted

On touche ici la théorie même du capitalisme, le marché est sensé se réguler lui même, ce n'est qu'une extrapolation de la théorie darwinisme à l'économie. Les sociétés les moins adaptées disparaissent, les prix se régulent en fonction de l'offre et de la demande, etc. Pour une fois l'homme c'est réellement inspiré de la nature, malheureusement je crois qu'il y deux problèmes majeurs dans cette théorie.

D'abord on n'a pas reproduit réellement le système de sélection, il manque les forces de rappel indispensables. C'est normalement le rôle de la législation mais la mondialisation de l'économie a pris de vitesse la politique qui reste essentiellement nationale ou limitée à quelques pays réunis. Aucun pays ne peut prendre de vraies mesures sous peine de voir partir les emplois et les capitaux à l'étranger. Seules des actions internationales seraient efficaces mais vu la divergence des intérêts j'ai du mal à croire cela possible à moyen terme.

Ensuite il y a un problème de temps, dans la nature les changements sont progressifs, le système a le temps de s'adapter. Les lions ne se mettent pas à courir deux fois plus vite du jour au lendemain, l'augmentation de leur capacité va avec celle des gazelles. Dans notre société tout va extremement vite, quelques groupes industriels peuvent rapidement dominer tous leurs concurrents et se retrouver en situation de monopole. La concurrence n'est alors qu'apparente, les prix explosent et l'argent coule à flot pour les dirigeants. C'est ce qui se produit dans la plupart des domaines, la dynamique même du capitalisme est rompue.

Niclette

CitationLà ca me fait mal...

A quel prix???

On était pas entrain de parler de chute libre???

Globalement la situation s'est améliorée partout sur terre quoi qu'on en dise : amélioration de la santé (et donc de l'espérance de vie), de l'éducation, du niveau de vie (même si une partie de la planète n'en profite que peu), conditions et temps de travail ... Cela ne veut pas dire que cela a profité à tous de la même manière et que les pauvres n'existent plus.
Le seul point noir c'est l'écologie.

CitationLes inégalités ne cessent d'augmenter
Est ce un critère valable. Certes une partie de très riche est de plus en plus riche mais cela veut il dire que les autres sont plus pauvres ...


manukout

CitationSans cela on n'aurait pas connu toute l'amélioration de notre condition comme ce fut le cas depuis 150 ans (et tous les connaissances et découvertes faites depuis)

Oui on est entièrements d'accords et je suis le premier a en profiter (comme nous tous, le derriere devant notre ordinateur et le ventre bien plein)... Mais c'est le point de vue de quel pourcentage de la population humaine??

Citationl'amélioration de notre condition

Là ca me fait mal...

A quel prix???

On était pas entrain de parler de chute libre???

Le "systeme" tel que l'homme occidental l'a imposé est mauvais, on s'en rends bien compte, a tous les points de vue: ecologique (cf Home) et economique...
Les inegalités ne cessent d'augmenter, le "marché" tiens avec des ficelles, tout le monde a pu le constater recemment... Et qu'est ce que l'on fait??? Ben on y retourne a fond les manettes... Sans meme reflechir ou discuter d'eventuels sytemes "alternatifs"...
Triste, vraiment tres triste, en cette periode electorale aucun grand groupe (du moins chez moi)ne propose de discuter de ce genre de choses (je ne dis pas imposer, je dis discuter....)....

Tellement de familles qui vivent dans des tentes un peu partout sur NOTRE Terre, et ce n'est que le debut...

Je me repete, mais à quel prix???

...


Mac Karium

Citation de: Niclette le 09 06 09, 21:19 PM
Je pense que plutôt que de faire disparaitre le marché, il faudrait faire disparaitre cette gestion à court terme (en obligeant par exemple à conserver une action un an avant de la revendre)

Oui, je te rejoins dans ton analyse.

Sabog

Ou bien un prélèvement dégressif sur les PV en fct du temps

Niclette

CitationJe pense au contraire que si Wall street et toutes les places de marché associées disparaissaient, ce serait une excellente chose pour le monde.

Je ne crois pas qu'il y ait une alternative crédible pour l'instant : c'est le lieu où ceux qui ont de l'argent le confie à ceux qui en ont besoin pour investir. Sans cela on n'aurait pas connu toute l'amélioration de notre condition comme ce fut le cas depuis 150 ans (et tous les connaissances et découvertes faites depuis)
Par contre le problème c'est la vision à court terme qui est le problème : Il y a 100 ans on investissait dans une entreprise sur le long terme (à vie même bien souvent) en attendant en retour une rémunération modeste (mais qui permettait de vivre très correctement, c'est à dire en ayant une belle maison, 2 ou 3 domestiques, et de quoi financer ses hobbies et activités). Aujourd'hui beaucoup voudrait gagner 5 ou 10% tous les mois en achetant et vendant frénétiquement (parfois avec de l'argent qu'ils n'ont pas)...
Je pense que plutôt que de faire disparaitre le marché, il faudrait faire disparaitre cette gestion à court terme (en obligeant par exemple à conserver une action un an avant de la revendre)

Mac Karium

Krill et baleines : éloge du protectionnisme, par Marc Peltier

Le titre est un tantinet provocateur mais l'analyse excellente, créant une analogie entre écologie et économie.
Une très séduisante comparaison avec le fonctionnement d'un récif corallien tropical.


Résumé :

"Il ne s'agit pas de reconstruire des frontières et des douanes, ni de justifier des "immigrations choisies" et autres idées de même connotation, il s'agit d'imaginer en économie des membranes fécondes, des filtres, des écluses, qui puissent permettre, par exemple, à un agriculteur canadien et à un paysan malien de cohabiter sur cette planète, sans que l'existence de l'un ne signifie la mort de l'autre."

Marc Peltier, publié dans le blog de Paul Jorion

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Mac Karium

#1
Suite à la proposition  :ange: de Minicooler, je reprend une partie de la discussion née dans le topic de Tofi. Car cette histoire de "marché" me pose problème...



Citation de: manukout le 09 06 09, 18:09 PM
:vomi:

J'adore la notion de "réponse du marché", j'ai vraiment l'impression que la discussion tourne la dessus...  :rire:

MNK.

Vi exactement. C'est une expression qui me tape sur le système. On a l'impression que le "marché" est une sorte d'entité vivante incontournable et vitale à la marche du monde. Je pense au contraire que si Wall street et toutes les places de marché associées disparaissaient, ce serait une excellente chose pour le monde.

Quand on regarde le fonctionnement de la Bourse, on peut l'assimiler à un immense casino totalement irrationnel et perméable à la rumeur. Récemment, suite au crash de l'Airbus en mer, j'ai entendu qu'une société avait perdu des points parce que "le marché" avait cru que des dirigeants de cette société avaient péri dans l'accident.

Je me rappelle aussi qu'il y a quelques années, des développeurs avaient écrit un bout de programme simulant un trader achetant, vendant mais de manière aléatoire. Sur la durée, les résultats étaient quasi identiques à ceux obtenus par de vrais traders expérimentés.

-->  :non:


Citation de: MiniCooler le 09 06 09, 18:44 PM
"On" considère le marché ou plutôt les marchés comme une entité vivante. Cela permet "d'humaniser" ce qui est bel et bien à des années lumières de considérer l'Homme de près comme de loin. Cela mériterait un autre débat tout aussi passionnant et enrichissant. Si quelqu'un veut se lancer dans un autre topic  :ange:

Concernant l'idée selon laquelle nous ne pourrons pas avoir suffisamment d'influence à notre échelle, elle n'est pas dénuée de sens. En effet, comment croire que nous autres pauvres petits terriens pourrions par nos simples actions unitaires faire bouger quelque chose ? Et c'est pourtant cela qui est important : que chacun prenne conscience qu'il est d'abord et avant tout de sa responsabilité de faire certains choix. Choix qui sont très souvent influencés par tout un tas de sources extérieurs. Des sources qui ne veulent pas forcément notre bien, mais le leur... suivez mon regard.

Alors bien entendu, dans l'idéal il faudrait que TOUS les terriens se mobilisent ensemble et en même temps. Ainsi, en quelques jours, nous aurions tout stoppé ou presque.Et finalement personne ne pourrait se dire "mais pourquoi je ferais des efforts, mon voisin n'en fait pas..." Je ne dis pas que les gens qui s'expriment ici pensent cela, mais c'est très certainement une pensée qui vient à l'esprit de quelques personnes dont le nombre n'est peut être pas si négligeable.
Et là je rejoins manukout  sur la difficulté de changer les mentalités. C'est une chose que de prendre conscience d'un fait majeure comme celui dont nous parlons. C'en est une autre d'agir pour que cela change. Et cela suppose de penser autrement, de remettre en cause notre mode de vie, de consommer, etc...

De quel droit nous, pays dits développés demanderions aux pays en voie de développement de ne pas suivre notre voie ? Mais attendez, personne ne leur a jamais demandé de rester pauvre et de nous regarder devenir obèses. En revanche, nous sommes conscient depuis des années que notre mode de développement, basé sur l'abondance du pétrole entre autre, est vouée à l'échec. Nous sommes obligés de trouver des solutions de remplacement. Nous pouvons les laisser se développer comme nous l'avons fait, mais alors nous sommes coupables de non assistance à civilisation en danger. En effet, nous sommes suffisamment développés pour mettre en place, doucement je vous l'accorde, des alternatives. Comment pourront-ils en faire autant alors même qu'ils n'auront pas fini leur première phase de développement ?
N'est-il pas souhaitable d'apprendre de ses erreurs et de celles de ses voisins ? N'est-il pas souhaitable, pour eux comme pour nous, de les encourager et les aider à se développer sans passer par cette phase que nous avons connu et dont les conséquences nous menacent tant aujourd'hui ? Est-ce si inhumain que cela ?