Citation de: Mac Karium le 14 02 09, 22:49 PM
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Tu vois, tu cites le mélèze. C'est un excellent exemple.
Il existait avant l'autoclave. Alors pourquoi avoir inventé ce truc toxique ?
Parce que vendre un traitement est plus rentable que simplement faire pousser des arbres ?
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allons allons, ami éco-sensible... un peu de calme...
pour ma part, j'ai une maison quasi neuve (construite en 2005, emménagé en 2006) en ossature bois et revêtement de façade en mélèze... comme beaucoup de maisons dans mon quartier...
le mélèze non traité, c'est bien joli, mais au bout de 2-3 ans, il devient gris sur sa partie exposée au soleil (et il écaille), et carrément noir "fongique" sur les parties non exposées au soleil (nord des bâtiments, à l'ombre tout le jour)... De plus, le look "vieux chalet d'alpage" ne plaît pas à tout le monde, d'autant que ce n'est pas une couleur uniforme, mais par plaque... il suffit que le latage soit fait de plusieurs arbres (ce qui est souvent le cas) et tu n'auras pas le même vieillissement.
Chez moi, j'ai payé le prix pour utiliser un procédé de nanotechnologie qui ressemble fort à un compromis entre l'autoclave (pour la partie imprégnation à haute pression) et le système que tu mentionnes (ASAM). A la place d'utiliser un dérivé d'huile, il s'agit en fait de "traiter" le bois jusqu'au coeur de sa fibre en modifiant sa structure par un "laquage en profondeur" (le terme n'est pas adéquat, mais faute de mieux

)
Il s'agit d'améliorer deux aspect essentiels des qualités déjà fort reconnues du mélèze :
extrait de la doc technique issue du dossier de construction de ma "cabane" :
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Protection UV : on peut modifier la structure du bois et ainsi accroître sa résistance aux rayons ultraviolets.
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Résistance à l'humidité et à la pourriture. Les agents hydrofuges reposant sur la nanotechnologie pénètrent beaucoup mieux la structure du bois que les traitements conventionnels. Ils peuvent aussi protéger le bois contre la pourriture, les champignons, le gonflement et le rétrécissement, et ils résistent aux produits nettoyants et aux nettoyeurs à haute pression.
La plus "vieille" maison que j'ai vu construite avec ce procédé avait seulement 5 ans, car il s'agit effectivement d'une technologie relativement récente. Cependant, après 3 ans d'exposition au soleil plein sud (d'un seul côté, bien sûr), à la neige, au froid, au chaud, à la pluie et aux orages de ma demi-montagne et un comparatif sur les voisins établis plus ou moins en même temps que moi, je suis ravi du sur-investissement.
Mon voisin direct, qui a aussi un revêtement mélèze, mais qu'il a choisi de vernir avec un anti-fongique standard, en est à son 2ème "ponçage total et revernissage" en 6 ans... A ce rythme-là, il devra refaire l'entier de ses façades dans 3-4 ans. Mon constructeur me garantit une durée de vie de 10 ans. Contractuellement, tout changement du revêtement de façade avant cette échéance serait entièrement à sa charge... je pense qu'il est assez confiant dans ce procédé pour se permettre de mentionner ce point contractuellement.
A la très légère exception des sorties de ventilations de ma fish-room (50-80% d'humidité en flux sortant permanent) où le bois prend une teinte plus proche du "mélèze d'alpage non traité" sur quelques dizaines de cm de haut (le long de la trace sortante d'humidité, en fait), le reste du bois prend des teintes très naturelles de bois "fraîchement coupé"...
Donc, oui, il existe des alternatives au "tout chimique"... on peut passer à des technologies plus "propres"... mais pour répondre à ta question initiale (pourquoi on continue avec du "sale" ?), j'y vois 3 raisons particulières :
1. tout le monde ne connaît pas les alternatives possibles
2. tout le monde n'est pas prêt à assumer une plusvalue pour une cause écologique
3. il y a évidemment un intérêt des constructeurs à profiter le plus longtemps possible d'une technologie connue, efficace, fiable, et tant pis si elle est pas très nette...
Sans polémiquer, on peut faire le parallèle plein de sujets : au hasard, le chauffage.
en 2005, j'ai dû réellement lutter avec mon constructeur (entreprise générale) pour installer un chauffage à pellets de bois
http://www.pelletdebois.ch/ pour une plusvalue importante... Pourquoi, parce qu'il était habitué à installer du chauffage à mazout. J'ai fait moi-même toutes les recherches (fournisseurs, coûts, offres, comparatifs) que je lui ai fournies.
Dans sa routine, une installation de chauffage pour une villa individuelle comme la nôtre revenait à 15'000 € (chaudière et réseau de diffusion compris). Il avait déjà ses fournisseurs, ses contacts, ses clients... Quand je suis arrivé en lui présentant les mêmes données, mais pour un chauffage à pellets de bois, qui coûtait 8'000 € de plus, le gars m'a regardé comme si je descendais de Neptune... J'ai vraiment dû insister pour lui dire que l'option "mazout" n'était pas envisageable... malgré le surcoût...
il s'est rangé à mon point de vue (après tout, c'était mon argent)... mais depuis, il a dû réaliser une 15aine d'autres maisons avec ce type d'installation dans la région... et nous avons changé sa routine... Je me demande d'ailleurs si je ne devrais pas exiger un pourcentage à l'installateur "chauffage bois"... :*ll*: