Au chapitre anecdote en tant que "sac de sable" sur la place dite du mort, j'en ai trois à vous conter qui méritent quelques lignes...
- fin octobre 1971, une pétarade résonne devant la maison de mes parents tandis que le soir tombe. Un collègue de mon père prépare le tout prochain "Critérium des Cévennes" et se trouve fort embêté car son co-pilote ne peut se libérer ce soir là pour faire une ultime reconnaisance de trois spéciales. Ma langue s'étant décrochée dans l'assiette, mon père prend la décision que sitôt mon repas terminé, j'embarquerai dans la superbe Lancia Fulvia 1600 HF maxi Groupe 2... Inutile de vous dire que j'ai fait l'impasse sur le fromage et le dessert ! Lire des notes dans une caisse qui hurle de toute part n'est point chose facile, mais je m'en tire plutôt pas trop mal malgré un évident manque d'habitude. Ceci dit, sur le fond, je suis resté quelque peu déçu n'ayant pu profiter du spectacle qui m'aurait été offert si j'avais levé les yeux de mon carnet de notes. Dieu que les virages sont nombreux dans ces foutus spéciales et que cet engin bondit vite d'un virage à l'autre... La prochaine fois, je choisirai une Autobianchi A112 Abarth Groupe 1 : au moins j'aurai le temps de voir venir !...
- mon meilleur ami avait en cette année 1978, une Austin 850 mini agrémentée de quelques accessoires utiles (jantes larges, abaisseur de volant, coude sur la commande de boîte, pédalier traficoté, pot PECO, double carbu à aiguille (Stromberg ?), équilibrage des pièces mobiles (piston, bielle, vilebrequin, volant moteur allégé)... Nous voilà partis pour aller assister au Critérium des Cévennes. Une Porsche 911 nous suit depuis un moment dans un nuage de fumée bleutée (pneus) au sortir de chaque épingle. Un bout droit, la Porsche nous enrhume !... C'est bête, mais à la fin d'une ligne droite, il y a un virage. La Porsche se déporte et amorce un tête à queue mais le pilote parvient à la redresser en nous laissant assez de place pour le passer à l'intérieur du virage... Sans doute calmé, nous lui prenons une bonne centaine de mètres qu'il ne parviendra jamais à combler. Le départ de la spéciale s'annonce, nous nous garons. La Porsche nous passe au ralenti, son pilote nous fait un sourire, le pouce tendu vers le haut. Nous sommes aux anges !... Quelques centaines de mètres plus loin, tandis que nous atteignons à pied le départ de la spéciale, la Porsche est là, sur la ligne blanche matérialisant le départ. Il s'agit de la voiture ouvreuse du rallye !...
- toujours pour le Critérium des Cévennes, mais en 1981 : un copain vendeur chez Datsun décide de s'aligner avec un coupé 160 maxi groupe 2 préparé par l'usine. Celle-ci étant encore en cours de révision générale, nous embarquons dans une 240 Z six cylindres pour faire une ultime reconnaissance de toutes les spéciales... Ce coup-ci je peux pleinement en profiter car il s'agit de mettre à jour les notes. On passe donc à une vitesse relativement modérée. Parfois le pilote décide de changer les notes. On fait demi-tour (à l'accélérateur, histoire de ne pas trop traînasser), et on repasse à cadence élevée le passage jugé incorrect... Ouf... J'en ai plein les mirettes et quelques foutues gouttes de sueur qui dégouline le long de l'échine... 6 heures du matin, tout a été reconnu. Je prends une douche et je pars au boulot !...
Il faut bien sûr avoir une case en moins pour aimer à ce point sentir l'adrénaline couler à flot dans ses veines. Mais rogntudjuuuu que j'aime ça !...
Faudra peut-être que j'ouvre un sujet sur l'aviation un de ces jours, car en ce domaine aussi, j'ai eu l'occasion de faire péter le bouchon de ma barrique d'adrénaline... Il y a là quelques anecdotes cocasses à vous conter, comme de bien entendu...