un poisson qui ne fait pas la taille est relâché... et vu qu'on pêche sans ardillon (et que personnellement, je chasse et ferre à la touche, le plus souvent à vue, dans mes ruisseaux aux eaux cristallines), on blesse très peu le poisson...
Pour dire : sur toute la saison dernière, j'ai blessé un seul poisson que j'ai dû tuer sur place, car je lui avais chopé l'artère et il pissait le sang... c'était un jour de gros orage, au toc, et la truitelle m'avait engamé jusqu'à l'oesophage un gros lombric, dans un remous où je n'avais pas senti la touche.
en ce qui concerne la traque, comme tu dis... je te mets un petit copier-coller d'un autre topic (inter-pêcheurs, sur un forum de piranhas, paradoxal, non ?) : à la question "comment pêches-tu dans ces petits rapides de montagne ?" Je réponds :
selon la météo et la couleur de l'eau... quand elle est limpide comme aujourd'hui, j'aime bien aller râcler sous les cailloux avec un poisson nageur à grosse bavette "modifié à un seul triple de queue". Genre Illex Chubby Deep Diver... par gros temps, je pratique simplement le toc, au ver rouge, ou au gros lombric (qui tient mieux sur l'hameçon, je trouve)

chez moi, c'est un seul triple et sans ardillon (d'où la "modification")... ce qui rend les choses encore plus sportives, tu es obligé de garder la ligne tendue en permanence, à la touche, au ferrage, en traversant le courant, tout le temps...
et justement, la grande bavette de ce type de leurre permet de garder une traction presque permanente, quelle que soit le courant que tu exploites, le travers, le remous, le trou... et dans des eaux claires et peu profondes comme celles-là, souvent, tu vois monter le poisson sur le leurre... ce qui permet de ferrer à la touche, et de très très peu blesser le poisson. Pour ma part, c'est la pêche que je préfère... celle où tu dois "chasser" le courant, être invisible dans le lit de la rivière... qui se pratique forcément en remontant le ruisseau... où le moindre déséquilibre sur une pierre traitresse rend la gouille "foutue", car les poissons t'ont entendu arriver... ça me force à être complètement dans le moment présent...
tu scrutes les 20 mètres en amont... tu envisages un itinéraire, tu poses délicatement les pieds sur le fond, sans faire rouler les galets, sans choc, sans splash... une fois stabilisé dans le courant, tu observes où tu pourras te tourner pour sortir l'éventuelle proie... ceci fait, tu vises délicatement "à l'arbalète" ou "en pendule" ou encore "en cloche", le point précis en amont de ta zone de pêche... quand tout va bien, tu peux faire 2-3 passages par zone... et souvent, dans ces ruisseaux alpins, tu te chopes une branche, un caillou que tu n'avais pas vu, un obstacle submergé... et ça continue à être drôle... parce que des leurres à 15€ pièce, tu vas les chercher...
mais je m'égare...