Pourrais-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?Bonjour,
Je m'appelle Pierre Walkowiak, j'ai 67 ans, j'habite dans la pointe Finistère à neuf kilomètres de la mer.
Je suis originaire du Nord de la France, où j'ai passé mon enfance à m'amuser dans les grandes forêts et rivières à pêcher et nager.
Toujours en contact avec la nature, un peu l'univers de Takashi Amano dans son enfance.
J'ai débuté l'aquariophile en 1975, c'était très chaotique en terme de maintenance, on avait aucune connaissance sur le fonctionnement d'un aquarium, contrairement à aujourd'hui.
Avec les différentes revues et brochures diverses dans les années 1985, l'approche de l'aquariophile a commencé à changer, ce fameux cycle de l'azote qu'on découvrait.
On utilise des sols fait maison, les tubes néons s'améliorent considérablement. C'était des bacs plantés type Hollandais.
Peux-tu nous décrire ton parcours en aquariophilie-aquascaping ?Pour mon parcours aquascaping, cette passion a débuté en 2014.
J'étais dans un petit club dont un jeune membre qui s'appelait Aymeric Bernard débutant dans cette discipline. A ce jour ses conseils me sont toujours précieux.
Peux-tu nous parler du processus créatif qui sous-tend la conception de tes bacs en aquascaping ? Je suis attiré par le style Diorama, comme les layouts Japonais,Taïwanais,Malaisien.
Je reviens sur tes sources d'inspiration. Y a-t-il des domaines artistiques qui sont en articulation avec ta pratique de l'aquascaping ?Pour mon bac en préparation, je me suis inspiré du paysage de la Baie d'Halong au Vietnam, ces rochers qui sortent de l'eau, formés par l'érosion du temps, rendent cet endroit magique.
Quand je suis devant la réalisation de mon hardscape, j'essaye de ressentir les mêmes émotions que lorsque je regarde des photos de ce site.
Je procède en plusieurs étapes : disposer les roches maîtresses ; Ensuite, mise en place de la pouzzolane, pour créer la profondeur et le relief ; Puis les roches moyennes et petites pour les détails.
Cette première étape est la plus longue, montage, démontage, réflexion, des arrêts de un à deux jours, déclics, retravailler la disposition des roches, et le pire tout démonter pour revoir le hardscape
Étape suivante, mise en place du sol technique et du sable.
Pour la plantation, comme j'utilise surtout des plantes épiphytes pour ce bac, j'applique la méthode dry start, au bout de quinze jours , bien qu'il n'y ait aucune pousse apparente, les mousses se sont accrochées aux roches. Enfin, vient la mise en eau, toute la magie du layout se dévoile, car l'effet loupe de l'eau modifie les reliefs.
Ensuite viennent les multiples modifications dans le souci de l'excellence, ce qui n'est pas une mince affaire. Une certaine addiction s'installe...
Peux-tu nous en dire plus sur la partie technique de ton bac ?Pour la partie technique :
-Pompe externe 700l/h
Une anecdote, je mesure le nombre de litres réels de mon bac, cela permet de ne pas surdoser les engrais et d'adapter le débit de la pompe.
-C02 : atomiseur sur sortie de pompe, l'incontournable détendeur avec compte bulles sur bouteille 2 kilos
-Éclairage : Chihiros rgb 60 cm
-Sol : pouzzolane, ADA Amazonia light powder, Sable ada
Roche : ohkos stones
Engrais : easy-life
Eau : pluie
Le CAPA et l'aquascaping s'inscrit dans une tradition de concours. Qu'en penses-tu ?Le concours Capa étant français, il se doit d'exister et de perdurer, surtout avec cette équipe sympathique.
Cela permet aux aquascapeurs d'observer chaque année l'évolution des layouts
Si on a la chance d'être dans le top trois, les commentaires des juges sont très précieux, ce qui nous permet de nous améliorer.
Une parenthèse, le concours wac , étant européen, permet de voir le travail de nos voisins.
Pour moi c'est un complément à votre concours.
Quel regard portes-tu sur l'aquascaping aujourd'hui ?L'aquascaping, est à classer comme de l'art, une œuvre.
Il y a quelques années, les aquascapeurs présentaient leurs bacs sans poissons, ce qui a suscité des critiques, comme quoi ce n'était plus de l'aquariophile. A ce jour on voit des poissons dans tous les décors. Ce qui suit n'engage que moi, par respect des poissons, il n'a pas sa place dans un Iwagumi ou mountain, ce n'est vraiment pas un environnement adapté, je crois que son stress est au maximum. Je m'excuse auprès du maître vénéré qui me regarde de là-haut... Contrairement au décor naturel, enchevêtrement de branches, des plantes qui recouvrent la surface et des basses créent des ombres sécurisantes pour nos protégés.
Des projets pour 2019 ?Projet 2019, le bac dont je vous ai parlé évidemment
Et un pico de 2,5 litres que je vais présenter au concours créé par Maxime Moretto, ce sera la deuxième année.