Bonjour ! Bienvenue au pays des écailles :)
Je commencerais par une question : as-tu du temps libre chaque semaine pour un entretien du bac, et ce à long terme ? La réponse à cette question déterminera les options qui s'offrent à toi.
Qui dit bac planté, pour être synthétique, dit soit bac low tech sans injection de CO2, soit bac high tech avec injection de CO2. Le premier demande très peu d'entretien, des changements d'eau espacés (nécessairement espacés), une taille des plantes rare et en faible quantité, peu d'engrais, peu de lumière (tu en as déjà trop avec 200 W), peu d'argent de fonctionnement. Quant au second, ma foi, c'est l'inverse : de l'entretien régulier, de grands changements d'eau, taille fréquente, de la lumière, du CO2 et des engrais en conséquence, un brassage sensiblement plus important, un réglage plus long et délicat, et un coût de fonctionnement nettement supérieur.
J'ajoute qu'un bac high tech va être vite rempli de verdure, et il sera nécessaire de tailler très très fréquemment pour conserver une certaine esthétique. Des tailles espacées impliquent de grosses tailles et donc une phase avec trop peu de verdure en attendant que ça repousse suivie de trop de verdure en attendant que ça soit taillé. Bref, il faut tailler souvent.
Un bac low tech prendra plus de temps pour s'étoffer, mais conservera une esthétique stable dans le temps, les tailles étant peu fréquentes et de volume réduit.
Chaque option a son intérêt. Et ses défauts.
Et pour situer la différence, un bac avec CO2 en quantité "réglementaire" et éclairage adéquat poussera 10x plus rapidement qu'un bac sans CO2. Peut-être 5x pour certaines plantes, peut-être 20x pour d'autres. La différence est considérable dans tous les cas.
Ceci donc pour la technicité du bac.
De l'éclairage... je l'ai mentionné, sans CO2, tu as déjà trop de lumière dans le bac. Trop de lumière profitera aux algues et non aux plantes. A diminuer donc, 2 tubes devraient suffire s'ils sont bien choisis. Avec CO2, ma foi, il n'y a pour ainsi dire jamais trop de lumière. Plus de lumière implique plus de CO2, plus d'engrais, plus d'entretien, plus de tout. 4 tubes sont suffisants. 8 et tout ira plus vite. Tu vois le schéma. 4 tubes 965 Philips ou Osram conviendront parfaitement. Si tu veux plus de technique, 1 tube skylight 8000 K (880), 1 tube blanc chaud (840) et 2 tubes 965 feront encore mieux l'affaire, avec un peu plus de puissance dans le bleu et dans le rouge, pour la photosynthèse.
Du sol... si tu as les moyens, de l'ADA Aquasoil. Si tu as un peu moins de moyens, du Flourite ça sera top. Si les moyens manquent, l'akadama reste une solution intéressante mais sa durée de vie est un peu aléatoire. Il fond avec le temps. Un bonsai se rempote de temps en temps, un aquarium est plus délicat à "rempoter". Evite le manado, je parle par expérience. C'est pas mal pour un bac peu planté et plat, si rincé correctement et la partie la plus légère éliminée, c'est pénible pour un bac très planté ou avec des reliefs. Trop léger. Evite les sols à couches, les machins supposés riches avec de la terre dedans tout ça tout ça. C'est plus une source d'emmerdement qu'autre chose.
Du CO2 pour terminer... j'en parle plus haut, tu as déjà une idée des conséquences. Quant au choix du matériel, le top du top est un détendeur à deux étages d'un marchant de gaz pro, équipé d'une valve à pointeau de précision (genre une valve Ideal 51-2-1) ou d'un régulateur de débit électronique. Compte entre 500 et 1'000 € pour une telle solution. Je plaisante un peu. C'est peut-être une solution pour quelqu'un d'expérimenté et pour alimenter plusieurs bacs, c'est clairement démesuré comme solution première pour un bac de taille moyenne. Non, un kit détendeur Tunze ou JBL marche de façon tout à fait satisfaisante, sur une bouteille rechargeable brasserie ou d'un gazinier. J'ai lu beaucoup de bien de Lunapet également, je suis en train d'y penser moi-même pour faire mumuse dans le bac de ma fille. Oublie les solutions à régulation par pH, c'est à la fois coûteux et néfaste aux plantes. N'oublie par contre pas l'électrovanne pour couper le CO2 lorsque la lumière est éteinte (avec un décalage temporel cependant), les plantes ne consomment pas de CO2 sans photosynthèse, le compte-bulle, le diffuseur de CO2, le drop checker indispensable, et le tube spécial CO2 pas-en-silicone-qui-fuit. Ça en fait du matos tout ça.
Et non, je ne termine pas sur le CO2. Je termine sur la mise en route. Dans les deux cas low / high tech, commence avec des plantes pas chères à pousse rapide. Elles seront remplacées progressivement lorsque les phases à algues seront passées. Tu peux la jouer de deux façons : très fourni en verdure, ou pas. Beaucoup de verdure de démarrage permet d'introduire sans risque quelques poissons mangeurs d'algues pratiquement dès la mise en eau (selon les plantes de départ). Les poissons vont produire des déchets qui vont alimenter les plantes et les bactéries dès le départ. Les plantes vont en particulier absorber l'ammoniac aussitôt que produit. Et tout le monde est content : les plantes, les poissons, l'aquariophile et la douce moitié (masculine ou féminine) de l'aquariophile. Sans CO2, il faut rester prudent car la capacité d'absorption reste basse. Avec CO2 (injecté dès la mise en eau), pas de risque, les plantes vont bouffer l'ammoniac à toute vitesse, protégeant les poissons d'une intoxication à l'ammoniac évidemment, mais aussi aux nitrites qui seront en principe jamais mesurables. Je sais, ça va un peu à l'encontre de ce qu'on peut lire partout, mais ce qu'on lit partout concerne la grande majorité des aquariums en démarrage, à savoir avec très peu de plantes.
Vala. :)