Bien Nourrir Nos Poissons

Démarré par Lio, 09 11 17, 21:51 PM

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Lio

I –

Les nourritures en paillettes ou en granulés

Les nourritures sous forme de paillettes sèches/granulés sont les plus connues et les plus couramment utilisées par l'ensemble des aquariophiles soucieux du bien être de leurs poissons. Les gammes existantes sont adaptées à un large éventail de poissons qui ne présentent pas toujours les mêmes exigences en terme de quantité, qualité et grosseur de l'aliment employé. Très peu de poissons ne mangent pas de paillettes. C'est un aliment qui à certes des qualités nutritives mais présente aussi certains défauts. Les paillettes couvrent l'ensemble des besoins vitaux de nos poissons : Lipides, protéines et résidus d'acides aminés essentiels, glucides, vitamines, antioxydants etc..., d'origine animales ou végétales. Les compositions peuvent varier en fonction du poisson cible, mais en général, les variations entre ces aliments sont moins importantes que les prix tarifés. Cette forme d'aliment présent un sérieux désavantage de part sa forme. En effet, Les paillettes présentent une surface de contact importante avec l'eau, lors du nourrissage. Son épaisseur est très faible et la composition nutritive est majoritairement hydrophile. De ce fait, son pouvoir de dilution/suspension dans le milieu aqueux est augmenté. Ce qui n'est pas consommé ou recraché est à l'origine de l'augmentation de matières organiques dissoutes. Ces matières organiques dissoutes entreront dans le cycle de l'azote et du phosphate (et bien d'autres). Les bactéries aérobies vont dégrader cette matière organique : il y'aura libération de nitrates et de phosphates. Dans nos systèmes clos que sont nos aquariums, ces nitrates et phosphates s'ajouteront à ceux provenant du métabolisme des poissons, plantes, invertébrés et microfaune. Cette accumulation massive, au fil des nourrissages, est souvent à l'origine (couplé avec d'autres facteurs physicochimiques ou édaphiques) de l'apparition d'algues inférieures ou unicellulaires (eau verte), d'une possible montée de nitrites, de l'apparition de maladies etc... Les distributions doivent être faites en petites quantités et entièrement avaler. Dans le cas des granulés, la forme permet de limiter le pouvoir de dilution/suspension de l'aliment. C'est un aliment qui doit être distribué avec parcimonie à l'instar des paillettes et qui présente moins de soucis que les paillettes.

II – Les nourritures lyophilisées

La lyophilisation est un procédé de conservation en éliminant les molécules d'eau contenues dans les aliments, en créant un vide. En effet, dans certaines conditions, l'eau en phase solide peut être directement transformée à l'état gazeux. C'est ce que l'on appelle : la sublimation (passage de l'état solide à l'état gazeux). Les aliments sont congelés à une température proche des -60°C ou -80°C, puis à -40°C dans un lyophilisateur. Un vide est créé. La matière n'aimant pas les zones « vides », l'eau congelée va sous forme de vapeurs, combler ce vide et être aspirée par une pompe (sur certains modèles). La lyophilisation concerne différents êtres vivants, comme les daphnies, gammare, artemia, tubifex etc... qui se présentent sous forme de petits cubes à rehydrater. L'élimination de l'eau des aliments permet de prévenir contre le développement bactérien, les protéolyses et les activités enzymatiques. Dans le cadre de ses aliments, il y'a le pour et le contre. En effet, ses aliments constituent un plus non négligeable pour les poissons. Leur utilisation ne présente aucune contrainte majeure. Ils s'adressent à n'importe quel type de poissons habitués aux nourritures « mortes ». Leur taux en protéines, glucides et lipides est important. Cependant, certains de ses aliments n'apportent rien d'un point de vue nutritif, vitaminique, antioxydants etc...En effet, ce moyen de conservation se prête mal aux crustacés (artemia, daphnies, gammare). Le procédé de lyophilisation de ses aliments entraîne, d'une part par la phase de congélation, une perte importante des constituants cellulaires par formation de cristaux de glace traumatiques. Les cellules sont vidées, éclatées par ce processus. D'autres part, la carapace des crustacés, riche en minéraux et polymères de sucres (chitine) se dénature et à dû mal à se rehydrater. C'est l'une des raisons que même après un long séjour dans l'eau, les gammares gardent un aspect « caoutchouc ». Pour certains poissons, ces aliments donnés en quantité importante et fréquemment, peuvent entraîner des occlusions intestinales ou des « ballonnements ».

III – Les nourritures congelées

Les aliments congelés sont très largement utilisés par les aquariophiles français. Ils se présentent sous forme de tablettes constituées de cubes correspondant à des rations. Dans la distribution, nous pouvons trouver, des vers de vase, des artemia, des épinards, du poisson « blanc » (éperlans), des mollusques etc... Une large gamme existe. Ce sont des aliments corrects qui doivent être décongelés au préalable et rincés à travers un tamis, avant la distribution. Il existe deux soucis majeurs. En premier, comme pour les autres aliments, il ne fait pas en donner de manière excessive (la ration du cube est aléatoire en fonction de la marque) et varier les aliments au cours de la semaine. En second, lors de la congélation d'un aliment. L'aliment va passer de la température ambiante à 0°C (phase de refroidissement), puis d'un coup, la température passera de 0°C à -4°C (pic de surfusion) et remontera à 0°C pendant un cours instant. Ensuite, la température diminuera de 0°C à -18°C ou -20°C tranquillement (un bon -20°C inactive les bactéries et les phénomènes de corruption de l'aliment, pendant un certain temps : de 6 mois à 1 an). Le souci est la phase du pic de surfusion. A ce moment, des cristaux de glace se forment dans les cellules de l'aliment, déchirent les membranes cellulaires. L'équilibre ionique et osmotique entre le milieu intra et extracellulaire est désorganisé. Lors de la décongélation de l'aliment. La glace fond et le milieu intracellulaire (nutritif pour nos poissons) s'évacue à l'extérieur. En clair, vous donnez des téguments ou des carapaces vides à vos poissons. Evidement, tout ne part pas, mais la perte est importante (et quand on voit le prix). L'emploi de cryoconservateurs alimentaires est peu courant. Ces cryoconservateurs diminuent le pic de surfusion afin de conserver, dans les meilleures conditions, les constituants cellulaires. Si vous faites vos congélations, je vous conseille de mettre vos aliments dans une solution à 9 pour mille de sels (en clair, un sérum physiologique), avant congélation. Le sel jouera un « rôle de cryoprotecteur » assez efficace.

IV – Les nourritures vivantes

Qu'entendons nous par : « les bienfaits de la nourriture vivante » ? Premier point, nous essayons de nous rapprocher au maximum, avec certaines contraintes, de l'alimentation originelle et naturelle d'une ou de plusieurs espèces de poissons. Dans ce cas, il est possible de faire une distinction entre les nourritures vivantes « communes » à un ensemble d'espèces piscicoles et les nourritures vivantes « extraordinaires » (à prendre au sens littéral) dédiées à certains poissons. Ces nourritures accompagnent les poissons dans le cadre de l'acclimatation de certaines espèces sauvages (Altum), de la maintenance due à un régime alimentaire spécial (Synchiropus, Hyppocampes), de la mise en condition pour une reproduction, du comportement de prédation, de l'élevage des alevins, etc... La liste est longue.

[size=12]Deuxième point, la plupart des ingrédients entrant dans la composition des aliments du commerce sont avant tout constitués de produits et de sous produits provenant eux même de nourriture vivante. Il n'y a que les additifs vitaminiques qui diffèrent. A savoir, ce n'est pas parce qu'un aliment est bourré de vitamine C que le système digestif va plus en assimiler. Les exemples « humains » les plus extraordinaires de cette bêtise sont les yaourts hyper enrichis en calcium ou autres éléments qu'un régime alimentaire adapté apporte sans excès et en suffisance. Je ne vous parlerai pas non plus des probiontiques type bifidus actif.... Pour les septiques, j'ai une amie ukrainienne qui a passé sa thèse de doctorat sur ce sujet à l'ENITA de Bordeaux qui se fera un plaisir de vous en parlez. Les preuves sont là (fin du hors sujet). Donc en résumé, c'est avant tout un argument commercial pour nos poissons.

Troisième point, la nourriture vivante ne pollue pas en théorie et permet aux poissons de se nourrir tout au long de la journée.

Quatrième point, le choix de la nourriture vivante doit varier en fonction des espèces détenues et du temps (le lundi, des daphnies, le mardi, des copépodes etc...). Le commerce (magasins et VPC) offre aujourd'hui une gamme de plus en plus conséquente : artemia, daphnies, vers de vase, microvers, enchytrés (dont les fameux vers de madame Grindal !), anguillules du vinaigre etc... Ces proies sont adaptées aux régimes alimentaires et à la taille des poissons.

V – Les préparations « maison »

De nombreux aquariophiles préparent une alimentation équilibrée à partir d'ingrédients simples, d'un cocktail vitaminique et parfois d'ingrédients « antiseptiques ». Ces préparations restent les meilleures alternatives de l'aquariophile soucieux de l'alimentation de ses poissons. En effet, premièrement, les ingrédients de base (spiruline, crevettes, poissons maigres, cœur de bœuf, épinards) ne sont pas onéreux et se trouvent partout. Deuxièmement, il est possible de préparer un stock important et de le congeler sous forme de plaquettes (sauf les préparations à base d'agar agar ou d'agarose). Troisièmement, les aliments mixés conviennent à l'ensemble des poissons maintenus dans nos bacs (eau douce ou marin), sous réserve d'espèces « problématiques ». La distribution doit être légère, tout doit être consommé rapidement.

En conclusion, il n'existe pas réellement une nourriture type. Variez souvent l'alimentation de vos poissons, donnez souvent et avec modération, pensez à éliminer les déchets ou les restes de nourritures et surtout, un point important, les diètes sont bénéfiques !!!!

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