Ce livre, écrit par le Dr Claude VAST, est paru aux éditions ARNAUD DANIEL,
10 Impasse du Clos Jardot 87000 Limoges -MAI 1991-
http://www.fedeaqua.org/les-medailles-ffa/123-masteres-federaux/247-claude-vastOn peut y lire, page 9:
"SOL-DECOR:
Tout au long de cet ouvrage, nous verrons que l'eau de mer est, en raison de sa composition physico-chimique complexe, apte à réagir avec de nombreux corps minéraux ou organiques.
Nous verrons comment ces réactions risquent de retentir sur l'équilibre biologique de l'aquarium.
C'est dire l'intérêr de n'utiliser comme substrat que des matériaux offrant une certaine garantie de neutralité à long terme.
1/LE SOL
Il est habituellement constitué de sable qui a non seulement un rôle esthétique, mais aussi un rôle biologique.
C'est en effet dans ce sable que va s'installer une grande partie de la flore bactérienne de l'aquarium et des bactéries biodégradantes du cycle de l'azote.
Dans certains cas, ce sable va même servir de filtre mécanique et biologique.
Au risque de lentement se colmater.
Dans cette hypothèse son épaisseur devra être importante, ce qui augment le risque de dévelopement de bactéries anaérobies dangereuses.
Nous verrons dans le chapitre consacré à la filtration pourquoi nous n'en sommes pas partisan.
Le sable doit être composé de grains ni trop petits, ni trop gros
Cette granulométrie moyenne (3 à 5 mm) est très importante car elle évite le colmatage par les déchets et entretient au sein du sol une bonne oxygénation indispensable à la vie des bactéries indispensables à l'équilibre du cycle de l'azote.
Un autre point important est la neutralité chimique.
On a très longtemps pensé que le sol d'un aquarium marin devait être exclusivement constitué de matériaux calciques et magnésiens (sable coquillier, sable corallien) de façon à prévenir les risques d'acidose.
La plupart des aquariums marins sont encore équipés de cette manière et l'on trouve couramment le sable de corail dans le commerce aquariophile.
Nous verrons plus loin que cette acidose n'est qu'un témoin indirect de réactions complexes de l'équilibre acido-basique et que le calcium et le magnésium minéraux inclus dans le sable ne jouent pas forcément le rôle favorable attendu dans le maintien de cet équilibre.
Nous verrons notamment que les grains de sable corallien ont une strucrure cristalline d'aragonite et qu'il résulte de cet état cristallin un risque de spoliation des ions calciques et magnésiens dissous dans l'eau.
On peut utiliser du sable marin naturel alliant débris minéraux et coquilliers même si ce sable est riche en sels calciques, à condition qu'il s'agisse de sable de calcaire amorphe (état non cristallin) ce qui évite les risques de spoliation (cf. chapitre "calcium-magnésium", page 106).
On peut aussi utiliser du sable coquillier.
La préférence doit en fait être donné au sable naturel le plus neutre possible chimiquement, c'est à dire le sable de quatz (quartzite).
L'idéal serait un sable constitué de grains de céramique cuite à haute température.
L'épaisseur de la couche de sable doit être mince lorsqu'on utilise comme oxygénation l'air ambiant.
En effet, à partir de quelques centimètres d'épaisseur, d'importantes poches sous-oxygénées favorables à la vie en anaérobiose risquent de se créer avec formation de multiples substances toxiques résultant des processus métaboliques inhérents à cette forme de vie (cf. chapites consacrés aux échanges gazeux et les processus d'épuration).
Par contre, nous verrons que l'épaisseur peut, sans risque, être importante, ce qui convient parfaitement à certains animaux fouisseurs, lorsque l'eau est sursaturée en oxygène (cf.chapitre "échanges gazeux").
Certains conseillent le sable marin dit "vivant", car prélevé dans des zones de sédiments connus pour leur richesse en microfaune. Ce sable permet d'introduire dans l'aquarium des microorganimes naturels, en particulier bactériens, parfaitement adaptés à la vie marine.
En théorie, c'est là le substrat idéal. Il est cependant difficile de conserver intactes toutes les formes de vie que ce sable renferme jusqu'à l'introduction dans l'aquarium, à moins d'être à proximité du lieu de récolte.
La fragilité des organismes marins durant le transport (chocs thermiques, hypoxie) font qu'une grande partie de la microfaune qu'il contient est totalement bouleversée, sinon tuée à l'arrivée.
L'emploi d'un tel substrat n'est pas à condamner mais il faut être très critique quant aux résultats obtenus dans les installations très éloignéees de son site de prélèvement."
Suite demain, avec la page 106, "calcium et magnésium"...