Il ne s'agit pas tant d'imiter à la perfection tel ou tel biotope, mais de le comprendre. D'en comprendre les mécanismes, de s'imprégner du lieu pour tenter d'en reproduire une portion. Il ne s'agit de faire un copier/coller et de se transformer en parfait petit chimiste, ni de rester dans le carcan dogmatique d'un relevé de mesures austère au possible.
Ainsi une eau dite douce (GH bas) peut très bien être minéralement riche (conductivité élevée), elle sera seulement pauvre en carbonates. Or beaucoup d'aquariophiles se limitent un peu trop vite aux seules mesures de GH, de KH et de pH pour se satisfaire de leur eau. C'est ne pas voir plus loin que le bout de son nez, ou plutôt limiter sa vision à un tube à essai coloré...
Il y a tant de paramètres hors de notre portée d'analyse et tant de paramètres parfaitement à notre portée mais non scientifiquement mesurable (l'odeur, l'aspect, le comportement de la faune et de la flore, etc...) que l'on néglige parfois trop souvent.
Loin de moi l'idée de vouloir absolument coller au plus près des paramètres physico-chimiques d'une eau définie, ni de faire du laxisme outrancier. Il s'agit de ne pas trop s'éloigner des conditions d'origine, pas plus que la capacité d'adaptation de la faune et de la flore ne le permet. Or plus le biotope recèle de spécificité, plus la tolérance d'adaptation est faible.
Comprendre le biotope d'un animal, c'est aller vers lui, c'est lui fournir des conditions de vie tolérables. C'est aussi la très grande richesse de l'aquariophilie d'ouvrir les yeux sur un monde, sur des domaines, sur des concepts autrement plus vastes, plus complexes, plus enthousiasmant qu'une simple cuve en verre remplie de flotte.