Loricariidés : Baryancistrus spp

Démarré par Véronique, 16 05 18, 20:19 PM

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Xema

Oui c'est vrai que le statut du L128 est encore confus , d'ailleurs l'espèce n'est toujours pas décrite...
J'avais effectivement lu quelque part qu'il se pourrait qu'il s'agisse du même poisson que L200 ( mais je me souvenais plus si c'était le L200 ou le L200a) mais d'une autre localité, par contre c'était juste de l'ordre de la supposition ( à moins que depuis, les choses aient évolué ?)

ElTofi

pour mémoire, cet article date de plus de 10 ans... à l'époque le L239, actuellement Baryancistrus beggini était encore un Ancistrinae "blue panaque"

Le B. niveatus n'était que peu disponible dans le commerce

Et le L128 n'est pas un Baryancistrus... Une des formes du L200, à la limite, oui.


Xema

L128 aussi...
Dans tous les cas super article une fois encore !

Xema

L026 Baryancistrus niveatus également

philippe31

Pourquoi ne pas avoir cité le B beggini qui est assez commun et bcp plus petit?
Sinon très bien ces fiches par genre

Véronique

Informations générales sur le genre Baryancistrus : origines, alimentation, dimorphisme, reproduction, espèces fréquemment rencontrées, etc...

Famille : LORICARIIDAE
Genre : Baryancistrus



Noms communs
Pleco, ou nettoyeur pour le genre en général. Ce qui est une erreur induite par son mode alimentaire particulier (voir alimentation)

On trouve certaines appellations très fantaisistes comme :
"Golden nuggets" pour la série des L18, L81, L85 et L177, "Mango Seam" pour le L47, "Snow balls" pour le L142, identique au LDA33 ou encore "Lemon spotted High Fin" pour le L200

Baryancistrus demantoides L200




NB : on distingue le Baryancistrus demantoides L200 présenté ci-dessus du Hemiancistrus subviridis (poisson très similaire) par la membrane qui lie le dernier rayon de la dorsale au corps et à la nageoire adipeuse. Chez l'Hemiancistrus, la dorsale est libre et non reliée au corps


Taille :

Toutes les espèces fréquentes atteignent une taille supérieure à 25 cms dans la nature. En bac, elles mettent plusieurs années (croissance assez lente) à atteindre 20 cms, pour autant qu'elles disposent de suffisament de place au sol, d'une nourriture adaptée et de pas trop de concurrence alimentaire.
Répartition géographique :

Selon l'espèce, présent dans :

le Rio Xingu pour les L18, L19, L81, L85, L47
le Rio Iriri, un affluent du Xingu pour le L177
l'Orénoque pour le L200
le Rio Tapajos pour le L142 (LDA33)

Comportement social :

Poisson assez territorial et bagarreur en intraspécifique. Il ignorera les autres couches de population sauf si on vient le chercher dans sa cache. Il ne supporte pas qu'on lui conteste sa nourriture et se montre impitoyable avec tout poisson plus petit ou de taille égale à lui dans ce cas là.

En individu seul, il sera très timide et ne sortira guère que pour se nourrir. J'ai pu constater que ce comportement change sitôt qu'on lui fournit une colonie de 6-8 individus. Dès lors, une hiérarchie s'établit, et est souvent remise en cause.

Les seules blessures à craindre sont celles faites par les odontodes interoperculaires qui peuvent blesser les autres individus assez sévèrement, surtout s'ils n'ont pas de cuirasse.

Alimentation type :
Omnivore à tendance carnée. Au naturel, et à stade juvénile, il se nourrit de la microfaune qu'il trouve dans le revêtement des pierres et racines. Assez rapidement, il passe à une nourriture plus "carnée".

Mes plus jeunes individus (2 ans pour 8 cms) sont déjà des consommateurs avérés d'escargots de type planorbe ou petits ampullaires, se jettent avidement sur tout mollusques ou crustacés mis dans le bac (les mues de caridina sont fort appréciées), et ne dédaignent pas une part végétale. Ils apprécient particulièrement les petits pois écrasés ou les courgettes entières rincées et lestées.

De temps à autres, quelques pastilles de fond peuvent les attirer, si vraiment, il n'y a rien d'autres à disposition. Mais ils ne peuvent pas résister à une bonne distribution de vers de vase ou de toutes proies vivantes qui arriveraient à leur niveau de vie (gammares, vers de terre, mouches)

S'ils sont seuls dans la couche inférieure, ils grandiront raisonnablement. S'ils sont mis en concurrence alimentaire avec des plus faibles (Hypancistrus, Peckoltias) ils prendront le dessus. Par contre, face à des genres plus belliqueux (Panaque, Pseudacanthicus, Scobiancistrus), ils ne font pas le poids et se retirent sans presque combattre.

Dimorphisme sexuel :
délicat à observer sur des juvéniles. Comme beaucoup d'autres genres et espèces, la présence d'odontodes interoperculaires est une bonne indication pour le mâle. Reposez-moi la question dans 5 ans mais celui-là est définitivement un mâle, vous ne croyez pas ?




Reproduction :

Non réalisée chez l'auteur. Cependant, quelques (rares) aquariophiles l'ont réussies sur du Baryancistrus sp L85. Il semblerait qu'il soit un pondeur sur substrat caché de type grotte à une issue et qu'un facteur crucial soit un courant absolument déraisonnable

Eau et température :

Selon les espèces et les écosystèmes. Mais l'on peut retenir quelques constantes propres au genre :

- une eau très oxygénée et très brassée
- une température assez élevée, aux alentours de 28° (attention toutefois aux variations saisonnières)
- un pH qui tire vers l'acide

Baryancistrus sp L 142


Comme beaucoup de Loricarridae, ils n'apprécient pas vraiment une eau polluée en nitrates ou autres éléments non désirables. La conséquence sur des Loris en est plus rapidement visible, du fait qu'ils sont en permanence en contact avec le sol du bac. La moindre mycose peut s'infiltrer dans une micro blessure ou simplement profiter d'un terrain favorable à son développement.

Bac typique :

Au vu de la taille adulte que nous souhaitons tous à nos pensionnaires d'atteindre, il est préférable de réserver ce genre à des bacs de plus de 150x50. Cependant, il est clair qu'un Baryancistrus n'atteindra pas sa taille adulte avant plusieurs années... d'où la tentation de les laisser croupir dans un bac trop petit ou les conflits de territoire et les concurrences alimentaires vont les faire stagner à un statut de "nabot" dommage, non ?

Un sol constitué de rochers et de galets de rivière (non calcaires), le tout agrémenté d'une bonne couche de sable de loire par dessus et d'une ou deux racines en guise de caches. Choisissez les racines les plus épurées possibles (pas trop d'anfractuosités). En effet, les Baryancistrus aiment à s'y réfugier et si vous voulez les voir le plus souvent possible, veillez à leur donner des caches, mais accessibles à vos yeux. Et oui, encore un des ces poissons chers que l'on ne voit jamais

La notion la plus importante sera de garder une eau très propre (surdimensionnement de la filtration biologique) et très brassée (pompe supplémentaire).
Espèces fréquemment commercialisées :

Les plus fréquemment rencontrées sont les Baryancistrus sp "golden nuggets" du Rio Xingu. On trouve principalement :

Baryancistrus sp "golden nugget" L18 (gros points jaunes serrés) qui vient du haut Rio Xingu, en amont d'Altamira

Baryancistrus sp "golden nugget" L81 (petits points jaunes serrés) qui vient du bas Rio Xingu, en aval d'Altamira

Baryancistrus sp "golden nugget" L85 (probablement un adulte des variétés L18 et L81), mêmes régions de pêche

Baryancistrus sp "golden nugget" L177 (gros points jaunes espacés) qui vient du Rio Iriri, un affluent du Xingu en aval d'Altamira. Dans sa forme juvénile, il est celui qui a le plus de "golden nugget" et ils sont plus "or". Cependant, à l'âge adulte (30 cms), ces points se raréfient et deviennent plus pastels.

Baryancistrus demantoides, L200, est de plus en plus souvent proposé à la vente. Issu de l'Orénoque inférieur, il fait l'objet de plusieurs tentatives de reproduction actuellement pas différents membres de AA

Occasionnellement, on trouve Baryancistrus sp L47 (Mango Seam ou Magnum Pleco), également issu du Rio Xingu




©ElTofi