je trace un paralèlle "politiquement incorrect" avec mon milieu professionnel. L'apprentissage par l'expérience négative... tu expliques, on s'en fout... tu démontres et tu fais prendre conscience... ça marche mieux...
dans la sécurité des procédés, on a beau faire de la prévention, si on insiste trop, on passe pour des emmerdeurs, si on insiste pas assez, on laisse la porte ouverte aux "probabilités d'occurence"...
sur certains sujets sensibles, comme par exemple un environnement avec des produits chimiques (acide sulfurique, soude caustique, HCl gazeux, acétone, etc...) avec des gens qualifiés pour leur travail, mais pas forcément conscient de leur environnement immédiat, nous avons choisi de miser sur ce créneau...
on organise donc des cours "formations pratiques" où l'on démontre, sur la base de scénarios déjà survenus ou plausibles, les effets du produit en question... dernier exemple en date :
Interdiction d'ajouter de l'eau dans de l'acide fort... le cas se présente souvent chez nous, dans des réacteurs en fin de procédés (restes d'acide sulfurique en fond de cuve) que les opérateurs doivent nettoyer d'abord soit au solvants, soit à l'eau purifiée...
En indiquant simplement sur une procédure, pas par pas, les étapes à suivre, cela s'est avéré insuffisant... On a analysé que les opérateurs n'avaient pas conscience du danger et qu'il s'agissait pour eux d'une "tracasserie" liée à la production...
Réaction : cours organisé à échelle réelle sur une demi-journée, où l'on a reproduit l'accident, d'une manière contrôlée. Dans un réacteur de 6 m3, on a injecté 150 litres d'acide sulfurique, fermé le réacteur, mis à pression atmosphérique sous azote et installé une caméra au-dessus du trou d'homme, avec également une série de paramètres, mesurés en ligne sur un laptop de supervision (Température, pH, pression, mesures O2 et N2)... Tout ceci fait, on a injecté la quantité d'eau purifiée spécifiée dans la procédure, soit 250 litres, d'un coup...
vous connaissez le résultat, réaction violente d'exothermie, dégagement de vapeurs acides dans les évents (prévus pour) et augmentation massive du volume...
Dans ce cas de figure (expérimentation sous contrôle), les opérateurs ont compris le pourquoi... du coup, ils ont assimilés...
Pareil avec les risques explosions de vapeurs ou de poussières (on a fait ça à échelle plus réduite, mais exercice aérosols + inflammation de vapeurs par corps de chauffe en chapelle labo)...
ils ont vu, ils ont eu peur, ils ont compris le fonctionnement... jusqu'à la prochaine fois, bien sûr...
Sans doute plus difficile à réaliser en milieu scolaire, je vous l'accorde... mais je reste convaincu qu'une expérience est bien plus marquante qu'un discours d'interdiction ou de morale...
en résumé : ça c'est dangereux... pour cette raison... on te démontre... t'as compris ???