Des nouvelles du bassin... enfin... entre autres...
réponse fleuve et saga de la dernière semaine...
Episode 1 : le bricolage d'un filtre gravitaire sec-humide par Tofi
la filtration du bassin ayant toujours été sous-dimensionnée sur ce bassin, je me suis mis en tête ce mardi 20 mars de fabriquer un filtre gravitaire sec-humide à l'aide de mousses, de substrat céramique, et d'un collecteur d'eau de pluie de 300 litres. Ce d'autant que quelques poissons vont arriver ce week-end... et qui dit poissons chez Tofi dit "gros" poissons... Achats de tuyaux, de passe-parois, de colliers de serrage, du matos nécessaire pour réaliser le dit filtre.
Je perce, je coupe, je scie, je visse, je jointe, je vernis (la planche de support), je bricole (sans me blesser) et au final, il manque forcément une bricole ou deux qu'il me faut aller rechercher dans un Brico Truc du coin.
Le temps de filer et de revenir avec les 3 fournitures manquantes, je pose le tuyau de rejet du filtre, encore connecté au filtre sous pression extérieur, dans l'évier du local, posé dans un coin du mur. Le tuyau en question est raide d'avoir été utilisé 7 ans dans la même position, et il lui manque 40 cm pour pouvoir le connecter en hauteur...
Sauf que le temps que je revienne...
Episode 2 : la fuite d'une conduite laissée en plan pendant que Tofi part au Brico
Ce c## de tuyau, tout à son habitude de positionnement, a trouvé le moyen de glisser de l'angle de mur où je l'avais posé... et par siphon, est doucement en train de me vidanger le bassin... quand je reviens, plus d'électricité dans tout le local (tableau spécifique avec 3 interrupteurs à courant de défaut pour le local) et une forte sensation d'humidité... mouais... pas bon...
J'ouvre la porte pour constater que le local a sur toute sa surface environ 10 cm d'eau, que la bonde de sol est bouchée par une feuille de carton qui s'est collée dessus (Murphy, la loi de l'emmerdement maximal) et que la prise électrique rallonge que je venais de faire tomber de son crochet en hauteur (position anti-goutte) a pris un court-jus...
Episode 3 : le rétablissement de la fuite et le nettoyage du local
lampe frontale engagée, vérifications de sécurité sur le tableau électrique entier (dans l'autre local), entrée dans la fish-room, ouverture maximale de la bonde, remontée du tuyau fuyeur (saloperie) et déconnexion du filtre sous pression. Au moins, ça ne coule plus pour alimenter la fuite. Heureusement que ma moitié n'est pas à la maison ce jour-là, sinon ça aurait été Beyrouth...
Je ventile, je nettoie, je sèche, je ramasse la mare de cartons et papier (la cave initiale garde sa fonction de déchèterie papier/verre/poubelles jusqu'au week-end), je rétablis les appareils des aquariums, je change la rallonge qui était sous l'eau, je remets tout ça en service... tout va bien...
Je finis le fameux filtre, je le mets en service et ô joie, tout semble fonctionner parfaitement, le filtre me rendant dès le lendemain matin une eau cristalline...
Interlude de 48 heures
Episode 4 : une panne d'allumage sur la chaudière à pellets de la maison
Jeudi matin... déjà hier soir, je me disais qu'il faisait bien cru dans cette maison... dehors il neige et il pleut en mélange, mais c'est pas une raison... eau de douche moyennement chaude, chauffage au sol visiblement en rade... contrôle à la chaudière au sous-sol, alimentée par des pellets (elle chauffe aussi mon bassin) : panne 01 "défaut d'allumage"... bon, quittance, vérification du combustible, du foehn d'allumage... tout semble fonctionner... mais la chaudière ne fait que des cycles courts "allumage - chauffage - fin de combustion - arrêt - nettoyage de la grille - préalimentation - allumage" pour revenir en défaut 01...
ça dépasse mes faibles compétences... pour ne rien arranger, je viens de m'engueuler très fort avec l'entreprise qui entretient ma chaudière depuis 6 ans (avec moult factures et interventions inutiles, voir un certain nombre de pannes provoquées par un manque de formation sur cette marque) et je leur ai envoyé mardi matin, avant mes envies de bricolage, une lettre de rupture de contrat pas piquée des vers...
du coup, j'appelle le nouveau prestataire, avec lequel je n'ai pas encore de contrat... pas de problème, on arrive en fin de journée... Et là, première surprise par rapport à l'autre entreprise, ils sont là à l'heure, à deux, et visiblement connaissent la chaudière, son modèle et ses pannes les plus fréquentes... ça change d'être face à des gens aimables, compétents et qui ont envie de travailler...
Episode 5 : l'investigation des techniciens pour trouver la cause
Constat immédiat, ce n'est pas un problème de réglage... une fois le carénage retiré, on voit que la vis d'approvisionnement depuis le réservoir intermédiaire est coincée, et que le moteur a sauté son rupteur thermique. du coup, le foehn soufflait sur un brûleur vide de combustible... Bon, on change le petit moteur, on décoince la vis et on constate qu'il y a pas mal de sciure de pellets coincée... bizarre... d'autant que les pellets ont l'air bien secs... le foehn fonctionne... la chaudière n'affiche pas d'autres défauts... on redémarre le truc et ça marche... cool... c'était facile...
ah oui, mais non...
parce qu'une fois le réservoir intermédiaire vide... re-défaut... mais d'alimentation cette fois-ci... depuis le silo à pellets principal... gros moteur, grosse vis d'archimède à 350 cm de long... et vis bloquée... et indéblocable... la bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas le moteur (pas en stock)...
Pas le choix, il va falloir faire fonctionner la chaudière pour l'eau chaude et le chauffage (y compris du bassin, qui en deux jours est passé à 20°C) en alimentation manuelle.... la valse des bidons commence entre le stock (debout sur un escabeau) et le réservoir intermédiaire... Bon, on aura au moins du chaud pour le week-end...
Oui, parce que pour confirmer le diagnostic et voir ce qui bloque la vis (même si je commence à avoir une idée), il faut pouvoir y accéder... et comme mon pote Murphy est toujours de la partie, je venais de charge 3 tonnes complémentaires juste avant de partir en Colombie, à fin janvier... Du coup, il faut commander un camion pour aspirer les 3 tonnes de combustible et pouvoir enfin accéder à la vis... sauf qu'une intervention pareille, ça se planifie pas un jeudi soir à 21h00 (heure du départ des techniciens chauffagistes). Mon fournisseur de pellets ne peut pas placer une intervention avant mardi prochain (27.03) au mieux...
Je valide donc tout ça, Isa sera à la maison, et pourra accueillir les intervenants... Elle est déjà passée en négatif sur l'échelle du CAC, car vous pensez bien que pour elle, c'est forcément une cause aquariophile liée à la fuite... bon, c'est plausible, à sa décharge...
Episode 6 : la causalité de ces pannes et le déroulement de l'accident
Bon, 3 m3 d'eau d'aquarium qui s'écoulent dans un local prévu pour en bassin de rétention et avec une bonde de fond, ça ne devrait pas poser de problème... surtout que le dit local est équipé d'un extracteur d'humidité à 380 m3/h et d'un sol en béton taloché prévu pour supporter de l'eau... oui, sauf que quand la bonde est bouchée, ça monte en niveau... et quand ça monte en niveau, ça finit par atteindre les bords du local... les murs extérieurs, pas de soucis, c'est du béton étanche, excavé... d'un côté comme de l'autre, ça ne risque rien... mais les murs intérieurs, non porteurs, juste là pour démarquer les locaux les uns des autres... en quoi ils sont fait, hein ? en parpaings de ciment... et ça, en terme d'étanchéité... bof-bof... du coup, par effet "éponge" (capillarité ?) quelques litres sont passés dans le local attenant, la buanderie-chaufferie... jusque-là, pas de problème, là encore, c'est équipé d'une bonde de fond... ça a l'air bien pensé, hein ?
oui, mais non... parce que le point le plus bas du local... ce n'est pas la bonde... c'est le dessous de la vis sans fin du silo à pellets, situé tout au fond dudit local... vu qu'il n'y a pas de carrelage sous ces 50 cm2, pour pouvoir faire passer la vis et le moteur qui l'actionne... et l'eau étant une grande feignante, elle s'accumule pile-poil au seul endroit non protégé en étanchéité du local (je vous ai dit que Murphy était un pote très proche ?)
Donc, en résumé, même si seulement 5-6 litres d'eau sont passés dans la buanderie, ils se sont accumulés au seul endroit où ils pouvaient faire un maximum d'emmerdes... l'entrée de la vis sans fin à travers le mur pour aller dans le silo à pellets... qui par nature ont pompé toute l'eau possible et l'ont propagée jusqu'au fin fond du silo, sur toute la longueur de la vis...
du coup, quand la vis du silo a alimenté le réservoir intermédiaire, elle a pompé des pellets détrempés... qui se sont d'abord trouvés dans le réservoir sur une couche de pellets normaux et secs... une fois arrivés dans la vis du réservoir intermédiaire, ils ont eu le temps de sécher (mais pas complètement), et de se bloquer dans la vis... vu le petit moteur et sa faible puissance, ils l'ont grillé thermiquement...
et ça, c'était la partie facile... parce que le même débat se jouait sur la grosse vis d'alimentation, mais sur 350 cm de long, 50 cm de large et 20 cm de haut au dessus de la vis... le moteur a tenu, mais la vis est prise dans une gangue de bois...
Episode 7 : les conséquences de l'accident et les suites technico-financières...
Bon, ben nous sommes mardi soir et la chaudière est réparée (mais fonctionne encore en alimentation manuelle matin et soir), le silo est vide, les parties électro-mécaniques fonctionnent parfaitement... MAIS...
il faut, avant de refaire remplir le silo, assécher correctement le volume... et pour cela engager une 3ème entreprise spécialisée. Qui ne peut pas passer avant demain après-midi... pour évaluer les moyens à mettre en oeuvre...
Le tout juste avant un week-end prolongé pascal... ça aurait pu être pire, bien sûr...
Je vous ai dit que mon Coefficient d'Acceptation du Conjoint était en solde négatif ? Environ - 40, selon la principale intéressée... là, j'en rigole, parce que le plus dur est fait... mais de mercredi à dimanche, ça a été un peu Beyrouth sur la demie-colline...
Epilogue (peut-être)
en substance, il faut dès demain assécher le silo... et aller acheter une 20aine de sacs de 15 kg pour passer le week-end et la semaine prochaine en alimentation manuelle.
une fois le silo asséché (2-3 jours ?) il faudra encore démonter la structure en entonnoir qui amène les pellets sur la vis d'alimentation, histoire de vérifier que tout est bien sec dessus et dessous...
On parle éventuellement d'étanchéifier le silo... même si je ne suis pas super chaud... car si les frais jusque-là sont vraisemblablement pris en charge par mon assurance dégâts d'eau "aquariophile" (oui, j'ai fait une assurance comme ça quand j'ai construit le bassin), la mise en étanche du silo va au-delà des requis légaux... et par conséquent, ne serait pas prise en charge par l'assureur... qui est aussi mon employeur... et oui, dans la sécurité, on peut aussi travailler pour un assureur...
Bon, ben voilà un peu où on en est ce soir, après une grosse semaine de galères consécutives...
la seule bonne nouvelle, c'est que les 3 arrivages de petits nouveaux sont bien arrivés et bien acclimatés...
3 Osteoglossum silver juvéniles (20 cm, déjà dans le bassin)
5 Cichla piquiti (en grandissage au salon)
5 Retroculus xinguensis (déjà dans leur 900 litres avec les L46 et le L134)
voilà voilà... c'était pas captivant comme feuilleton du mardi soir ???
allez, à plus...