Bonjour niclette, et merci d'avoir rappelé ce lien.
Pour ce tableau:
Il s'agit simplement d'une compilation de 3 données brutes, mais que tout le monde peut facilement connaître ou évaluer sur son bac. Le volume, la surface au sol, la puissance d'éclairage. Pour ce dernier point, je sais qu'il est tout à fait discutable de parler en Watts d'un éclairage, mais ce sont les seules données que j'avais sur le livre d'Amano. Il est évident que cette donnée brute à elle seule ne permet pas de connaître la quantité ou la qualité de la lumière qui parvient au bac. En fait, tout ça dépend du rendement de la lampe et du réflecteur, des spectres etc etc, d'ou de grandes variations pour une puissance installée donnée. La lumière, c'est extrêmement complexe. Malgré tout, compte tenu que ces données sont compilées sur les seuls bacs d'Amano, sur une période de quelques années, et techniquement homogènes (éclairage tubes T8 "Nature Aquarium"), elles peuvent être comparées. La simplification permet aussi de voir les grandes tendances.
A l'évidence, la fameuse loi des watts par litre ne tient pas à la lecture de ce tableau, c'est plus homogène si on raisonne en watts/m².
Mon bac a été fait par un artisan spécialiste en récifal. J'ai donc "hérité" d'une puissance de 300W en HQI, pour 321L bruts, et un demi m². J'était consentant bien sûr, sur cette installation qui me donnait 0,9W par litre, ou 600W par mètre carré. Les 600W/m², c'est beaucoup, même suivant les critères Amaniens, mais au final, ce bac marche bien comme ça, cette puissance n'étant utilisée en totalité que 5 heures par jour, les 6 heures restantes, l'aqua n'est éclairé qu'à mi puissance, 150W.
Je me suis laissé aller à accepter ce dimensionnement d'éclairage, sans regret. Ce qui est nécessaire aux organismes symbiotiques en eau de mer, qui vivent jusqu'à quelques mètres de profondeur (voire plus), est il si absurde en aqua d'eau douce planté? Sincèrement, je ne pense pas. La lumière tropicale est la même à la surface, qu'elle éclaire un récif, une clairière de forêt tropicale ou un bras de rivière dégagé. On devrait même sur éclairer les bacs d'eau douce, si on prend en compte la perte de luminosité (loi de Beer Lambert, hein Little?) due à la profondeur du biotope des coraux.
La lumière naturelle est ce qu'elle est. Elle arrive sur la surface du plan d'eau, indépendamment de la profondeur d'eau*. Il y a d'ailleurs une unité comparable aux fameux lux (lumens/m²), ce sont les Watts/m². Ce simple constat devrait nous inciter à raisonner en intensité lumineuse, lux ou W/m². La seule faille de ce raisonnement est liée à la techno des réflecteurs de nos bacs. Les rayons solaires sont quasi parallèles, alors que le cône de diffusion de nos réflecteurs est généralement assez large, d'ou une perte liée à l'éloignement de la source (au carré de la distance). Si on considère qu'une grande partie de ce faisceau "ouvert" est reflétée par les vitres du bac, cet aspect peut être négligé.
C'est "grosso modo" ce que semble appliquer Amano, dont il ne faut pas oublier aussi que c'est un excellent photographe, donc quelqu'un qui doit gérer la lumière "en pratique", en dehors des critères aquariophiles.
*Il est évident que certaines espèces sont moins exigeantes, et que certains plans d'eau ou rivières peuvent être ombragées par des arbres en surplomb, mais ça n'invalide pas ce point de vue, à mon avis.
Cordialement,
je vous quitte pour l'instant, j'ai des invités impromptus à la maison :clinoeil:.
Philippe