Comme prévu, voici notre troisième juge.
Un juge expert en jugement de concours aquascaping, puisque c'est Le juge Français de notre discipline pour l'IAPLC depuis 2012!
Il s'agit bien sûr de Mr Philippe Chevoleau.
Je le laisse se présenter .
Philippe Chevoleau:J'ai 50 ans et j'habite près d'Aix-en-Provence, France.
Je suis aquariophile depuis l'âge de 7 ans, soit depuis 1975, mais aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu des poissons chez moi... et même des artémias !
Dès 1984, j'ai fréquenté assidûment le club aquariophile local, ce qui m'a permis d'enfin pouvoir assouvir la passion, trop limitée chez moi par un seul aquarium autorisé. Cela m'a permis de faire des progrès incroyables en l'espace de peu de temps, grâce notamment aux aquariophiles bien plus expérimentés qui n'hésitaient pas à donner leurs excellents conseils.
Le club fut aussi l'occasion de faire mes premières armes pour la rédaction et la publication du petit bulletin que nous avions.
En 1995, mes articles commencent à être publiés dans la revue Aquarama. À partir de 2003, j'occupe le poste de Rédacteur en chef de la revue Aqua Plaisir. Puis de la revue AQUAmag en 2010, pour laquelle j'officie toujours. Je suis aussi membre de la Société Française d'Ichtyologie.
Mon intérêt pour l'aquascaping remonte au milieu des années '80. C'est dans le magazine américain Tropical Fish Hobbyist que je découvre les aquariums de Takashi Amano. À l'époque, on est aux débuts de la « Japanimation ». Friand d'Animés, cela m'amènera vers des auteurs plus « sérieux », comme Miyazaki (notamment « Le château dans le ciel », 1984). En découvrant les photos d'Amano, sans même rien connaître à l'époque de l'auteur, je sais déjà qu'il est japonais. C'est pour moi une évidence. Ça saute littéralement aux yeux ! J'y vois la combinaison ultime entre le jardin japonais « zen » et le graphisme « à la Miyazaki » et autres artistes des studios Gibli.
Bref... alors que certains s'insurgent devant ce nouvel aspect de l'aquariophilie qu'ils estiment trop graphique et pas suffisamment écologique (ce qui est faux, bien sûr), je suis conquis d'emblée.
Mon admiration pour l'aquascaping n'est absolument pas récente, loin de là.
J'ai pu rencontrer et interviewer le regretté Takashi Amano en 2004. Je voudrais insister sur le fait que nous avions pu parler « poissons ». Contrairement à l'idée qui voudrait qu'il ne soit « qu'un » aquascapeur, c'était aussi un aquariophile avec un bagage scientifique solide, qui n'avait pas hésité à visiter les biotopes des poissons amazoniens pour mieux s'en inspirer, mais aussi mieux en comprendre l'équilibre naturel. Sa connaissance des lieux, mais aussi du mode de vie des poissons, imposait le respect.
En tant que Juge, ce fut d'abord le CAPA en 2009, puis en 2015 (et c'est la 3ème fois avec cette édition 2018, à ma plus grande joie et fierté !) ; mais aussi l'IAPLC depuis 2012 (ce sera la 7ème fois consécutive pour l'édition 2018).
J'ai une passion pour les Characiformes, incluant notamment les Nannostomus, comme ici N. eques dans un bac de ponte. À noter que les plantes sont ici synthétiques !
Observer les poissons, c'est bien. Les reproduire, c'est encore mieux. Ici, de jeunes Nannostomus eques, issus des géniteurs de la photo précédente.
Tous les poissons méritent qu'on s'y intéresse et il n'y a pas que les Characiformes dans la vie. Voici un joli mâle Apistogramma trifasciata, issu d'une reproduction personnelle.
Un petit mâle Apistogramma trifasciata dans son bac d'élevage. L'éthologie (étude du comportement animal) est également fascinante. Par exemple, bien que juvénile, cet individu émet déjà le bâillement typique chez les Cichlidés, pour signifier qu'il est sur son territoire.
Depuis tout jeune, j'apprécie également beaucoup les scalaires (Pterophyllum scalare). Quand je les reproduis, le but n'est pas pour moi d'avoir une production importante, mais bien de pouvoir observer les relations entre les parents et leurs jeunes. Éthologie... encore et toujours ! Voilà pourquoi j'écarte systématiquement l'incubation artificielle pour cette espèce. Et tant pis si le nombre de juvéniles obtenu est moindre.
On découvre ici Moenkhausia oligolepis et Crenicichla cf. regani dans un petit ruisseau de la forêt vénézuélienne. Observer les poissons en milieu naturel est une véritable passion pour moi.
Il faut parfois tremper sa chemise pour savoir quels poissons peuplent un petit cours d'eau. Ici, encore dans le système hydrographique de l'Orénoque, Venezuela.
Voilà pour mes photos.
Au plaisir de découvrir très bientôt vos œuvres !