J'aborde les points par ordre d'importance.
Le CO2.
Les bouteilles rechargeables utilisées en Europe et sauf erreur partout en Afrique ont le même pas de vis (et en Asie). Les détendeurs CO2 aquariophiles pour bouteilles rechargeables ont tous le bon pas de vis. Aux USA ils ont un autre pas de vis, ils sont un peu tout seuls sur ce coup. Ça va donc tout à fait s'adapter sur les bouteilles de brasserie. Le gaz alimentaire est de plus parfait pour l'usage.
Sinon j'imagine que tu dois pouvoir acheter un détendeur pas aquariophile chez un marchant de gaz de Kinshasa. Il faut un détendeur 70 bar côté haute pression et 1-3 bar côté détente. Le même marchant devrait pouvoir fournir une valve à pointeau avec le détendeur, ce n'est pas du matériel si exotique. Pas besoin de détendeur inox, le CO2 n'est pas un gaz corrosif ni toxique.
Avec ou sans CO2 est un choix à faire dès le départ. Changer en cours de route est... risqué. Encore que c'est moins risqué d'ajouter du CO2 après coup que de le retirer.
Éclairage
La rampe HQI que tu citais délivre plus de 400 W. Soit donc 730 W / m2 pour ton bac. Pour un bac gavé en CO2, gavé en fertilisants, taillé tous les 2 ou 3 jours, avec changements d'eau de 50% au minimum une fois par semaine, ça doit aller.
Si tu ne veux pas passer une journée par semaine à maintenir ton bac, c'est trop, beaucoup trop. Sans parler de la facture électrique.
Ta rampe actuelle convient parfaitement Zanguli.
Maintenant il y a le cas sans CO2.
Un bac planté sans CO2 est parfaitement possible. C'est même la configuration qui demandera, à moyen terme, le moins de travail de maintenance et dont l'aspect et la plantation seront les plus stables. Mais pour une telle configuration, il faut respecter un certain nombre de points importants pour éviter des problèmes récurrents. L'idée est que le bac doit être maintenu aussi stable que possible. Cette stabilité implique :
- lumière au maximum à 100 W / m2 (deux tubes de ta gallerie, pas plus)
- population animale réduite
- changements d'eau réduits, 20% toutes les deux semaines, si possible tous les mois
- fertilisation très réduite, mais régulière, une fois par semaine
Les plantes étant limitées en CO2, trop de lumière ne leur profitera pas mais profitera aux algues. Avec un faible taux de CO2, les plantes s'adaptent pour piocher le carbon nécessaire dans le carbon organique plutôt que minéral. Ça implique la synthèse d'enzymes spécialisées, une dépense d'énergie nettement plus grande, et que la photosynthèse n'est plus la source première de composés carbonés. Donc la lumière ne leur sert plus à grand chose.
Trop de poissons produiront des déchets que les plantes n'absorberont pas. Les algues si.
Les changements d'eau apportent CO2, oxygène et nutriments frais au bac. Les plantes n'en profiteront pas. Les algues si.
Une fertilisation réduite apporte le minimum nécessaire aux plantes pour qu'elles ne soient pas carencées de partout. La régularité est essentielle pour que les plantes n'aient pas à s'adapter à des niveaux fluctuants. Les algues profitent immédiatement de variations, pas d'adaptation nécessaire. La réduction des quantités n'est pas parce que les algues en profiteraient, mais parce qu'il y aurait accumulation et augmentation des concentrations puisque les changements d'eau sont diminués. Des concentrations hors normes deviennent dangereuses pour les poissons, et les algues finissent par en profiter.
Bref, il faut maintenir le bac dans un cycle minimum.
Tu peux faire une recherche sur Diana Walstad, tu trouveras plein d'infos sur le sujet.
Avec CO2 tout change. Les plantes ne sont plus limitées au carbone organique, elles n'ont pas à synthétiser d'enzymes spéciaux et dépenser beaucoup d'énergie pour les nécessaires composés carbonés. La pousse est plus rapide, tout le cycle biologique est plus rapide. Donc plus de lumière, plus de changements d'eau, plus de poissons possibles, plus de fertilisation, etc. Plus de maintenance, mais plus besoin de marcher sur des oeufs.
Quant à noyer le bac sous une tempête de photons, ma foi, tout s'accélèrera encore plus, demandant plus de maintenance. Et si un déséquilibre apparaît, il s'installera beaucoup plus rapidement, d'où des problèmes de plus grande ampleur lorsqu'il y en a. Il faut être beaucoup plus attentif. Ce qui va de pair avec la maintenance nettement augmentée.
Voilà pourquoi un bac moyennement éclairé avec CO2 est la solution la plus facile.
Substrat
On trouve plein d'infos sur le net. Des vraies, des moyennement vraies, des un peu fausses, et des très fausses.
Je ne doutes pas que plein de gens aient du succès avec des substrats complexes. Il y en a aussi plein qui ont du succès avec uniquement du quartz peint en rose.
Oui les substrats très riches en tout et travaillés sont bons pour les plantes aquatiques. Du moins certaines. Celles qui ont un grand réseau racinaire et qui s'alimentent par les racines en priorité. Ce n'est pas la majorité. Toutes les plantes capables de pousser en semi-immergé ont la capacité de s'alimenter par les racines. Mais généralement nos plantes sont entièrement immergées. Et la grande majorité des plantes capables de pousser complètement immergées ont la capacité de s'alimenter par les feuilles. Un substrat très riche a dès lors moins d'importance.
Un bac mangrove, ce n'est pas la même histoire. Beaucoup de plantes vont pousser en semi-émergé. Mais je crois que ce n'est pas ce que tu cherches à réaliser.
Donc dans ton cas, un substrat très riche va profiter un peu à certaines plantes, mais également être source de nombreux problèmes d'équilibre du bac, difficile à gérer. De plus un sol riche s'épuise, comme pour une plante en pot. Faut-il rempoter un bac comme on rempote une plante en pot ? Oui, il faudrait. Sinon on se retrouve avec un sol qui a été riche mais qui ne l'est plus. Et qui en plus n'a pas de capacités particulières d'absorber et restituer des nutriments. Donc un mauvais sol au final.
Pour l'akadama, tu es sûr que tu ne peux pas en trouver ? Il doit bien y avoir des amateurs de bonsai dans une grande ville comme Kin.
Pour l'argile, s'il n'est pas concassé et cuit, il va se déliter en une masse compacte et imperméable, je déconseille vivement. Vraiment, reste simple, sable moyen et latérite c'est très suffisant. Les déchets vont enrichir le sol naturellement, la latérite fournira du fer et jouera en principe un rôle tampon. La latérite est le plus souvent une roche poreuse et filtrante, avec une raisonnable capacité d'absorption et de restitution. Certaines sont plus compactes, mais ce n'est pas le plus courant. Bref, c'est tout ce dont tu as absolument besoin.