Cyanobactéries, phosphates, eaux stagnantes.

Démarré par philippe2, 10 04 07, 22:03 PM

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philippe2

Pas de problème, pH.

Amicalement,

pH

Bonjour,

Non, vraiment aucune idée de "provocation" dans mon post. : j'en ai d'ailleurs largement passé l'âge...  :rire:

Il me semblait seulement intéressant de rappeler qur le SEP apporte une réponse à l'eutrophisation des plans d'eau.

Amicalement,
pH


philippe2

Citation de: Kookaburra le 12 04 07, 09:24 AM
T'inquiètes pas, toute intervention qui n'aura pas pour thème le sujet que tu as initié sera immédiatement "poubelliser", afin que cette discution reste en bon ordre  ;-)

Merci Kooka.



Kookaburra

Citation de: philippe2 le 11 04 07, 22:38 PM
En espérant que ce topic reste serein,

T'inquiètes pas, toute intervention qui n'aura pas pour thème le sujet que tu as initié sera immédiatement "poubelliser", afin que cette discution reste en bon ordre  ;-)

philippe2

Citation de: fba le 11 04 07, 21:29 PM
Merci pour ce post très instructif et "abordable"; enfin j'ai a peu près compris ^
Sympa cet avis.
Merci


Citation de: Anthon le 11 04 07, 21:32 PM
Si je m'abstiens généralement de poster sur ce sujet polémique (je parle du produit magique vibratoire), je trouve dommage que les travaux sérieux de l'INRA puissent être associés à des expériences sans suite :non:.

http://charlatans.free.fr/memoiredeleau.shtml
Anthon,
J'ai fini par m'habituer à ce sujet polémique qui fait périodiquement se retrancher les amateurs dans leur convictions. Je ne comprends pas vraiment le sens de l'intervention de pH (que je respecte). A moins que d'attribuer l'amélioration de la qualité des eaux allemandes et suisses par la réduction des rejets de phosphates porte ombrage aux travaux de Monsieur Roland Plocher (qui d'ailleurs ne sont relatés que dans la mouvance d'Econature).
Si miracle il pouvait y avoir concernant l'eutrophisation des eaux, ça se saurait, AMHA.

En espérant que ce topic reste serein,

Cordialement,

Anthon

#7
Si je m'abstiens généralement de poster sur ce sujet polémique (je parle du produit magique vibratoire), je trouve dommage que les travaux sérieux de l'INRA puissent être associés à des expériences sans suite :non:.

http://charlatans.free.fr/memoiredeleau.shtml

fba

Merci pour ce post très instructif et "abordable"; enfin j'ai a peu près compris ^

philippe2

#5
Bonjour pH

CitationIl est intéressant de noter que les produits de Monsieur Plöcher (les fameux Penac), ont été utilisés, avec succés, contre l'eutrophisation de plans d'eau en Allemagne et en Suisse.
Peut être, mais le retentissement de ces résultats n'a guère concerné qu'un petit cercle d'initiés. A part sur le site de Plöcher lui même, je n'ai pas réellement vu de rapports sur ce que tu évoques. Etant ouvert par nature, merci de nous faire part de l'ensemble de tes liens concernant ce sujet sur un topic dédié.

CitationBien sûr, il ne peut y avoir de succès qui si cessent les causes de pollution !
Dans la nature comme dans nos bacs, c'est une condition nécessaire, on ne peut qu'être d'accord la dessus.

CitationMerci de ne pas en profiter pour relancer une xième polémique...
Bah oui, je n'ai comme toi pas envie de voir un débat d'intègristes anti pro ici. Mais tu joues avec le feu, pH, tu sais sûrement que certains noms à peine prononcés suffisent à declencher l'orage.

Amicalement,

pH

Bonjour,

Il est intéressant de noter que les produits de Monsieur Plöcher (les fameux Penac), ont été utilisés, avec succés, contre l'eutrophisation de plans d'eau en Allemagne et en Suisse. Bien sûr, il ne peut y avoir de succès qui si cessent les causes de pollution !

Merci de ne pas en profiter pour relancer une xième polémique...

Amicalement,
pH

philippe2

Merci pour cet article, Anthon.

C'est le même auteur (Guy Barrouin) qui a fait part de ses conclusions au Sénat. Le sujet est beaucoup plus développé dans l'article que tu as donné en lien, et le developpement à propos de la fameuse "loi de Liebig" est particulièrement interessant, ainsi que les représentations "cartographiées" des effet du rapport NO3 et PO4 sur la croissance des ulves (algues).
Encore un texte à lire au calme...

A+


philippe2

Suivant ce lien que j'ai déjà donné dans ce topic:
CitationAnnexe 38

LE RÔLE DU PHOSPHORE DANS L'EUTROPHISATION
DES EAUX STAGNANTES
Source : audition de M.Guy BARROUIN, Chercheur INRA Thonon

La France compte environ trois mille lacs. Les lacs ainsi que les eaux stagnantes sont des eaux très vulnérables aux pollutions.

Une eau de rivière est homogène (le brassage du courant assure l'homogénéité), elle bénéficie d'une réoxygénation permanente, elle accueille une biocénose (ensemble du monde vivant) relativement pauvre (plus le courant est rapide, plus il freine la formation des végétaux), et elle n'a pas de mémoire : les traces d'une pollution disparaissent assez vite (à l'exception des sédiments).

Une eau stagnante présente des caractéristiques opposées. Elle n'est pas homogène et se présente par couches thermiques superposées avec une surface chaude et un fond froid, le fond se comble en permanence par des dépôts divers à un rythme compris entre un millimètre et un centimètre par an, le végétal est abondant, et toute pollution reste. Les eaux stagnantes sont donc particulièrement vulnérables aux pollutions occasionnelles ou régulières.

Les lacs sont en particulier vulnérables aux apports de phosphores. Le phosphore. Il forme avec l'azote ce que les agronomes appellent un « facteur limitant », ce qui signifie que la croissance d'une plante va dépendre à la fois de la quantité d'azote et de la quantité de phosphore qu'elle va recevoir. Le phosphore utilisé dans les engrais agricoles se fixe dans la plante et dans les sols et n'est que peu transporté dans les eaux. Près de la moitié du phosphore dans les eaux a pour origine les rejets domestiques liés à l'utilisation des dérivés de phosphore utilisés dans les lessives pour réduire la dureté de l'eau, c'est-à-dire la teneur de l'eau en calcium, qui perturbe le nettoyage en réagissant avec les tensioactifs pour donner des produits insolubles. Tous ces apports sont évacués dans l'eau qui devient vecteur de pollution.

L'apport de phosphore est particulièrement dommageable dans les eaux stagnantes. Dans celles-ci comme dans l'agriculture, le phosphore et l'azote constituent les deux facteurs limitant de la croissance de la végétation. Cependant, l'azote et le phosphore ne se présentent pas dans l'eau dans les mêmes quantités et ont, dans l'eau, deux comportements différents. D'une part, l'azote se trouve en quantité illimitée dans l'air et peut être fixé directement par certains microorganismes lacustres, les cyanobactéries abondantes dans les milieux eutrophes, de telle sorte que, dans l'eau, le phosphore est le premier facteur limitant. Or, les eaux sont naturellement pauvres en phosphore, qui provient donc pour l'essentiel des apports extérieurs, notamment issus des rejets des eaux usées.

On distingue deux types de végétaux aquatiques : les plantes aquatiques, également appelées macrophytes, qui sont visibles à l'oeil nu, qui comprennent des racines, des feuilles, parfois des fleurs, se développent en herbiers ; et les algues, également appelées microphytes, invisibles à l'oeil nu, qui n'ont ni racine, ni feuille, qui sont fixées ou flottent librement dans l'eau. Dans ce dernier cas, elles portent le nom de phytoplancton, qui donne une couleur à l'eau et parmi lequel on distingue les cyanobactéries qui ont la particularité de fixer l'azote.

Ainsi, dans les eaux, le principal facteur limitant est le phosphore. Après un déversement de phosphore, les algues qui n'ont plus de facteur limitant peuvent donc se multiplier. Dans certains cas, le phytoplancton croît de façon explosive produisant des floraisons algales (le « bloom »).

Trois processus interviennent alors. D'une part, la croissance et la destruction des algues consomment de l'oxygène, ce qui entraîne une acidification de l'eau et par voie de conséquence le relargage des matériaux piégés dans les sédiments du lac tels que le fer, le manganèse et le phosphore. D'autre part, la prolifération du phytoplancton va augmenter la consommation d'oxygène et la turbidité de l'eau. Les poissons vont dépérir faute d'oxygène entraînant une décomposition accélérée. Enfin, dans le même temps, l'azote n'est pas un facteur limitant qui limite la croissance des algues car cet obstacle est contourné par le développement du phytoplancton capable de fixer l'azote gazeux de l'atmosphère.

Ainsi le phosphore entraîne l'eutrophisation, c'est à dire une évolution de l'eau marquée par la prolifération végétale et l'apparition des nuisances qui en découlent (disparition de la faune, turbidité, odeurs). L'eutrophisation engendre une diminution des usages des plans d'eau (pêche, loisirs, eau potable), et la diminution de l'efficacité des traitements d'eau potable liée à la multiplication des matières en suspension et à la transformation des caractéristiques de l'eau (odeurs, goût).

C'est pourquoi les fabricants de lessives s'étaient engagés, en 1990, à créer au moins une lessive sans phosphates par marque et à réduire la teneur des nouveaux produits à un maximum de 20 % de phosphates. Tous les consommateurs avertis peuvent voir que certaines marques ne respectent pas cet engagement. Certains pays (Allemagne, Suisse) ont été plus vigilants que la France à réduire les détergents phosphatés. Même moins nombreuses qu'avant, des quantités de phosphates continuent de se déverser dans les rivières. Très peu d'usines de traitement des eaux usées possèdent des installations de déphosphatation.

Voir aussi ici

Encore une belle lecture en perspective!!